Lors d'un premier voyage au Japon, un petit français va très vite se dire que les Japonais sont des gens respectueux est très polis. Respectueux des règles basiques de la vie de tous les jours, comme si chacun d'entre eux avait dans sa tête, d'une manière innée, enregistré la Contrat Social de Rousseau.
Malheureusement, ce qui est inné n'est pas le résultat d'une réflexion politique qui pourrait être mise en avant comme explication de ce respect. Dommage.
Je m'égare.
Alors, est-ce que des hommes et des femmes qui s'alignent sur un quai de gare pour attendre leur train, exactement à l'endroit où les portes vont s'ouvrir, est-ce que cela est un signe de respect, à mettre en opposition avec une pagaille française ?
Quand 250 personnes doivent monter dans le même wagon, difficile d'aller attendre ailleurs le train qui arrive. Mais plus que tout, il est difficile d'échapper à la manière de faire dans sa culture.
Et quand cette culture n'est pas la sienne mais que l'on a passé quelques temps ici, tant de choses de la vie courante deviennent banales et tant de ces actes et gestes qui paraissaient si polis, si respectueux sont désormais classiques.
Mais reste le mal. Après 35 ans en France, vous ne vous êtes presque toujours pas habitué aux déjections canines sur les voies publiques et bien quant à moi, après 4 ans au Japon, je ne suis toujours pas habitué aux bruits de bouches durant les repas, ni aux claques sur la tête de copains vers leur copine et encore moins aux personnes qui se maquillent dans le train. Je dis «personne» et non pas «filles» car une fois, j'ai vu un homme se mettre un peu de poudre, mais le bonbon reste celle qui a voulu étouffer le wagon avec sa vaporisation de laque dans des cheveux décolorés déjà bien souffrant. Se mettre de la laque dans les cheveux dans un wagon bondé, vous le croyez ça ?
Mais un peu de fond de teint sur le visage dans le train ce n'est pas très poli au Japon, tout comme une crotte de chien abandonnée, c'est irrespectueux en France. Tant bien que mal, «c'est passé dans les moeurs» et «ça se fait» ici ou là bas.