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L’interprète dans une classe d’école

Publié le 04 septembre 2014 par Stéphan @interpretelsf

C’est la rentrée alors voici une rapide synthèse à l’intention des enseignants
qui auront cette année un interprète F/LSF à leur coté dans leur classe.

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Une remarque pour commencer : avant d’être "un interprète en milieu scolaire", l’interprète est d’abord un interprète diplômé. Comme tous ses collègues il est soumis au code déontologique de l’AFILS avec ses fameuses trois règles à savoir : secret professionnel, fidélité au message, neutralité.

Où se place l’interprète ? 

Dans la salle de classe, il est généralement près de l’enseignant, bien visible des élèves sourds. Tandis que le professeur parle ou bien qu’un élève répond à une question, l’interprète les traduit en langue des signes française. Inversement lorsqu’un étudiant sourd s’exprime dans sa langue, la LSF, l’interprète traduit ses propos en français oral compréhensible par le reste de la classe. Il ne s’assoit pas à coté des élèves sourds (comme le ferait un AVS par exemple) pour les aider à suivre le cours, à prendre des notes…
Présent dans la classe il permet à ces deux communautés linguistiques de se parler, de communiquer, de se comprendre.

Que traduit-il exactement ?

La réponse est simple : tout.
Son rôle est de traduire en langue des signes tout ce que les personnes présentes entendent dans la salle. Le cours, bien sur, mais également l’élève qui s’énerve contre sa mauvaise note, le professeur qui hurle contre un élève qui joue avec son téléphone portable, les deux jeunes filles au premier rang qui se moquent trop fort du garçon assis à coté.
Quelques bruits extérieurs également, la sonnerie de la fin des cours par exemple.
Tout ce qui se dit, tout ce qui est audible dans la salle est traduit afin que les élèves sourds participent pleinement non seulement à l’enseignement mais aussi à l’ambiance du cours, ses moments de rigolade, ses instants de fortes tensions…
Parallèlement tous les signes que feront les élèves sourds seront traduits. Une question au professeur, une réponse (bonne ou erronée), une remarque désobligeante sur la qualité de la nourriture à la cantine…
Ainsi, grâce à sa présence chacun est égal dans la réception des informations.
Dans l’enseignement supérieur, quand les cours deviennent denses, qu’ils se complexifient les interprètes travaillent en binôme, se relayant toutes les 15 minutes environ. Tandis que l’un traduit, l’autre se repose mais "activement" en restant vigilant au propos échangés afin de "souffler" à son collègue si celui-ci butte sur une phrase, ne comprend pas un concept ou n’entend pas le nom du Général de l’armée allemande prononcé au fond de la classe.

Quelle place pour l’enseignant ? 

Pour un enseignant, travailler avec un interprète à ses cotés peut-être au départ déstabilisant.
Il faut d’abord s’habituer à avoir une personne à un mètre de soi qui "agite" ses mains.
Ensuite le professeur doit comprendre que l’interprète n’est pas là pour se substituer à lui. L’interprète ne le corrigera pas même s’il dit une ânerie, il n’interviendra pas pour aider les élèves sourds à comprendre le cours, à répondre à une question en leur donnant des indices, il ne dira pas non plus quel est l’élève qui a lancé la boulette de papier même s’il l’a vu contrairement à l’instituteur…

Cependant l’enseignant peut aider l’interprète dans son travail de traduction :

- en lui fournissant des éléments de son cours en avance (power-point, plan du cours, vocabulaires techniques…) ;
– en utilisant régulièrement le tableau pour noter les chiffres compliqués, les noms propres, les dates… ;
– en l’informant qu’une vidéo sera diffusée (et en la lui projetant avant le début du cours) et/ou en choisissant si possible un film sous-titrés en français ;
– en s’assurant que la classe est bien éclairée, que l’interprète n’est pas placé en contre-jour, qu’éventuellement il bénéficie d’un siège ;
– en pensant à aménager des pauses dans son enseignement pour que l’interprète puisse baisser les bras.

Quand des élèves sourds sont en inclusion dans une classe d’élèves entendants, il existe souvent un fossé entre eux par manque de communication, d’échanges. Grâce à une meilleure coordination entre le corps professoral et le corps des interprètes ont peut espérer qu’il sera en partie comblé en respectant non seulement l’identité de chacun (élèves et professeurs) mais aussi leur autonomie.

D’autres article sur ce blog ont évoqué ce sujet :
L’interprétation en milieu scolaire
L’interprète et le professeur 



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