Titre : Metronom’, T4 : Virus psychique
Scénariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Grun
Parution : Janvier 2014
« Metronom’ » est une série née il y a quatre ans. Elle est le fruit du scénariste Eric Corbeyran et du dessinateur Grun. Le premier est un auteur qui m’est familier et le second une découverte pour moi. C’est donc le nom de Corbeyran qui m’a attiré vers le premier épisode de cette nouvelle aventure. En feuilletant quelques pages, j’ai été intrigué par les enjeux posés et l’univers dans lequel s’inscrivait la trame. Sans révolutionner le neuvième art, les trois premiers actes montraient une intrigue solide qui se laissait découvrir avec plaisir. C’est donc avec joie que j’ai accueilli le quatrième tome « Virus psychique » dans les librairies en janvier dernier.
La quatrième de couverture nous expose le résumé suivant : « Dans un avenir proche, au sein d’une société totalitaire qui écrase l’individu au profit de la toute-puissance et du mensonge étatiques, une femme mène un combat pour découvrir les raisons de la disparition mystérieuse de son mari parti en mission spatiale… »
Une société totalitaire, des invidualités vouées à disparaître
Ce qui m’a attiré en premier dans cette saga, est la société qu’elle décrit. Elle apparait totalitaire. Les individualités sont vouées à disparaitre. La description qui en est faite est relativement fine. Il n’y a pas de grands exposés pour magistraux pour présenter les codes politiques, sociaux et économiques. Au fur et à mesure que la pelote narrative se déroule, les informations se succèdent et densifient notre connaissance de la situation. Ce nouveau tome n’échappe à la règle et participe activement à notre maîtrise de l’univers de la série.
L’histoire se construit autour d’un personnage central prénommé Lynn. Tout est construit autour de son destin et de son parcours. Le personnage est plutôt bien construit. On s’y attache rapidement. Les épreuves qu’elle subit couplées à son caractère fort et déterminé forment un cocktail classique et efficace. Son identité graphique la démarque également du reste du casting. Bref, l’héroïne n’est pas un modèle d’originalité mais possède suffisamment de qualités pour rendre la lecture interactive. En effet, on peut aisément s’identifier à elle et s’approprier ses craintes et ses interrogations.
Concernant l’intrigue en elle-même, elle avance à un rythme régulier. Les auteurs ne tombent pas dans le défaut de beaucoup de séries qu’est une trop grande dilution des événements. Ce nouvel opus conserve cette qualité en faisant évoluer de manière relativement importante les aventures de Lynn et des autres protagonistes. Le scénario donne autant de réponses qu’il fait naître de questions. Bref, tout cela est plutôt bien rythmé. Je ne peux pas vous dire que je sois complètement enthousiasmé et possédé quand je vois les pages défiler. Par contre, je n’ai aucun mal à affirmer que je découvre tout cela avec une vraie curiosité.
Un des attraits de cette série concerne ses dessins. Le trait de Grun et son travail très intéressant sur les couleurs offre une vraie particularité à l’univers de la série. Même si je suis moins fan de leurs émotions graphiques, je trouve que les protagonistes possèdent suffisamment d’épaisseur pour être aisément identifiés et appropriés. Mais le gros point fort concerne les décors que je trouve superbes qu’ils soient urbains ou désertiques. De plus, les tons chromatiques gris, bleus et marron dégagent une atmosphère très réussie.
Pour conclure, ce quatrième tome est dans la lignée des trois précédents. Il possède les mêmes qualités et les mêmes défauts. La trame reste globalement assez classique mais sa construction narrative est suffisamment rigoureuse pour permettre une lecture agréable et divertissante. Je m’offrirai donc avec plaisir le prochain opus. Les aventures de Lynn ne sont pas terminées et je suis curieux d’en connaitre la suite…
Note : 13/20