Dernier numéro pour Spider-Man Classic, qui ferme les portes avec du matériel inédit, en partie. En 2104, trouver des épisodes intéressants du tisseur de toile qui n'ont pas connu la publication en Vf est une gageure, mais parfois on peut encore mettre la main sur des récits lisibles. C'est le cas ce mois, avec les #330 et #331 de Amazing Spider-Man, confiés aux soins de David Michelinie (le scénariste de la fin des années 80) et Erik Larsen. Ce dernier est un dessinateur dont le trait se rapproche un peu de celui de Todd McFarlane, ce qui lui a valu de prendre sa succession sur le titre phare de Spider-Man, avec toutefois des planches plus cartoony et épileptiques. Larsen, c'est aussi des poses à la Liefeld, et des expressions faciales qui ne s'embarrassent pas de mille détails... Mais ça a marqué son temps, et ça se lisait bien, à l'époque. Ici Spider-Man se retrouve à faire équipe avec le Punisher, pour démanteler un trafic de cocaïne. Étrange, car d'habitude les méthodes des deux "héros" sont divergentes et provoquent un conflit d'idées immédiat. Pas dans ces numéros, où Spidey ne semble pas plus ému que ça que Castle dessoude les méchants pour se faire respecter. Ce dernier est assez mal caractérisé, surtout dans sa relation avec Microchip, l'aide de camp logistique qui l'appuyait alors. Les deux hommes ont des conversations sans aucune finesse et Frank se comporte de façon trop stéréotypée. En toile de fond, d'autres soucis pointent le bout de leur nez. Tout d'abord, la libération de Jonathon Caesar, ce millionnaire cinglé qui s'est épris maladivement de Mary-Jane Watson, au point de l'avoir enlevée pour en faire sa chose privée. A son service, les deux compères Styx et Stone vont s'en prendre à Spider-Man, sur ordre de leur patron. Et puis il faut aussi signaler une évasion importante... Vous avez bien regardé la couverture de ce SM Classic, non? Venom est de retour, et devinez contre qui il semble avoir une dent?
Venom, c'est Eddie Brock, journaliste qui pensait détenir un scoop, avant que Spider-Man ne rétablisse la réalité, ruinant du même coup sa carrière. Et c'est également le symbiote rapporté par le tisseur de la planète du Beyonder, éconduit lorsque le héros se rend compte de sa nature parasitaire. Ensemble, ils sont fous de vengeance, et animés par une étrange conception de la justice et de l'innocence, qui les pousse à traquer Spider-Man, tout en respectant et révérant la Tante May, par exemple. Dans ce Spider-Man Classic, on assiste principalement à une chasse à l'homme. Venom passe à l'offensive, Peter Parker est terrifié (son dernier combat contre le monstre noir fut des plus traumatisants) et dans le même temps, il se sent contraint de jouer le jeu de son ennemi, qui connaît sa double identité et use de ces informations pour le débusquer. L'aspect sentimental, longtemps un des moteurs de la série (en fait ça l'est encore de nos jours...) est représenté par le déjà cité Caesar qui inquiète Mary-Jane, et par Felicia Hardy, la Chatte Noire, qui décide de sortir avec Flash Thompson, un des meilleurs amis de Parker, en signe de représailles après s'être faite larguer. Bref, on nage dans le soap-opera superhéroïque typique de l'époque, de ces épisodes que nous lisions chaque mois dans Strange, dans notre prime jeunesse. Tout ceci a pris quelques rides et fleure bon la naïveté des temps anciens, mais dans les scènes d'action, au moins nous avons notre vrai Venom adoré, psychopathe et imposant, qui gagnait peu à peu ses galons de star du Spider Universe. En complément, des petits récits tirés de différents annuals de Spider-Man reviennent sur les premiers instants du couple Brock/symbiote alien, et comment s'est faite l'union entre les deux. Pour peu que vous ne soyez pas allergiques à ces histoires d'il y a vingt ans, ce sommaire pourrait bien vous plaire, ou tout du moins servir de piqûre de rappel pour les plus jeunes, qui ont zappé cette partie de la généalogie arachnéenne.
Spidey qui soulève Jay Leno et Malcom Forbes, c'est aussi au menu...