Magazine Cinéma
Fanzine #04
Publié le 03 septembre 2014 par CinephileamateurEt oui, avec le retour du Fanzine je me laisse plus facilement aller à de courts avis. Est ce un bien ou un mal, j'en sais trop rien mais ça me permets en tout cas de garder encore un minimum de motivation pour garder en activité ce blog qui va bientôt sur ses 10 ans. Alors en attendant "Des lendemains qui chantent", je vais essayer d'éviter "Nos pires voisins" afin de me lancer dans l' "Opération Casse-Noisette". Et tout ça, c'est par ici que ça se passe...
"- Attendez vous à des montagnes de noisettes. Je vous ai parlé des marrons suisses ?
- C'est un fruit sec ou un dessert ?
- Les deux !" (Opération Casse-Noisette)
Des lendemains qui chantent - Sortie le 20 août 2014.
De Nicolas Castro avec Pio Marmai, Gaspard Proust, Laetitia Casta, André Dussollier, Ramzy Bedia, Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, Louis-Do de Lencquesaing, Anne Brochet...
Synopsis : Olivier et Léon, deux frères qui sont montés à Paris et que la vie a éloigné... Si le premier se voit comme un journaliste sans concessions, le second est un communicant ambitieux et opportuniste. Noémie, une charmante conseillère présidentielle, n’arrive pas, au fil des ans, à choisir entre eux. Sous le regard amusé de Sylvain, leur ami d’enfance, qui a fait fortune dans le minitel rose, leurs destins se croisent sur 20 ans, s’entremêlent, au cours d’une épopée drôle, tendre et nostalgique, dans les années 80/90.
Mon avis : Avant de rentrer dans ma salle de cinéma pour découvrir "Des lendemains qui chantent", je ne savais pas trop à quoi m'attendre. En effet, je ne me souvenais plus beaucoup de la bande annonce et c'est principalement pour son casting que j'avais envie de faire le déplacement. J'en attendais rien de particulier si ce n'est que de passer un bon moment.
Du coup, j'ai été agréablement surpris par le résultat. Pas très fan de politique au cinéma, ici j'ai quand même beaucoup accroché à ce scénario écrit par Nicolas Castro et plongeant dans notre histoire de la politique française. Très ancrée à gauche, cette comédie s'avère ne pas être une ode au socialisme. Bien au contraire, si les affinités de gauche se font très fortement ressentir, le parti socialiste en prend malgré tout pour son grade et certains moments de son passé résonne de façon amusante lorsque l'on connait le présent.
Côté politique, il n'y a donc pas de vraies surprises mais le point de vue dégagé à travers plusieurs formes de militantisme et de désillusions est intéressant. On peut reprocher au film le fait de ne pas proposer une vision plus large de la politique française, de rester trop ancré dans son parti (même si c'est pour en montrer ses valeurs et ses défauts) mais ça fonctionne quand même. Il n'y a rien de bien nouveau mais ça se laisse quand même très bien regarder avec une certaine tendresse pour nos désillusions du passé et nos rêves du futur.
Après, le film fonctionne surtout car la politique et le parti socialiste sert surtout d'élément de décors. On est surtout intéressé par ses différents personnages, pour la plupart assez touchant même dans leurs maladresses, que l'on va voir évoluer au cours de leurs parcours. Ils ne sont chacun pas exempt de tout défauts mais forme une bande agréable avec qui ont à envie de devenir potes. Pas très engagé en politique à titre personnel, je me suis quand même bien senti à l'aise dans ce groupe.
Faut dire aussi que le casting est plutôt convaincant à commencer par un Pio Marmai en Léon que j'ai beaucoup aimé comme toujours. Je trouve qu'il incarne très bien ce gauchiste désabusé qui va essayer de vivre en essayant de garder toujours la même ligne de conduite et peu importe si ses idées font se faire bousculer. Son personnage possède une certaine naïveté et en même temps un côté pince sans rire qui m'a beaucoup plu. Personnage central, l'acteur s'en sort vraiment bien.
Avec lui, j'ai beaucoup aimé aussi Gaspard Proust en Olivier. Son personnage est sans doute le plus détestable, c'est celui pour lequel j'ai le moins d'affinités mais qui n'en demeure pas moins intéressant dans sa façon d'évoluer. On voit d'où il est parti, dans quel milieu il a grandi et comment il est devenu et c'est ainsi que son parcours nous montre aussi que ce sont aussi nos choix qui nous pousse à être ce que l'on est et pas uniquement notre milieu social. Le comédien livre en tout cas une bonne performance. Connu pour son humour noir, l'humoriste est à l'aise avec son rôle.
Laetitia Casta en Noémie m'a plu également. J'aurais aimé que son personnage soit un peu moins complexe, un peu moins ambiguë mais l'actrice n'en reste pas moins efficace. Son jeu est assez agréable et je dois reconnaître que c'est très plaisant pour moi de la voir à l'écran. J'ai beaucoup aimé aussi Ramzy Bedia en Sylvain. Très drôle, c'est le personnage qui m'a le plus plu et avec qui j'avais le plus envie de sympathiser. Je comprends que ce ne soit pas le héros central du film mais je l'ai tellement apprécié que j'aurais bien aimé le voir un peu plus. Le reste du casting est lui aussi très bon sinon.
Derrière sa caméra Nicolas Castro s'en sort bien. C'est assez classique et en même temps, son film possède son identité propre. On est bien plongé dans les années 80, dans les années Mitterrand et son choix d'angles et de prises de vues est toujours bien pensé. J'ai beaucoup aimé son mélange d'images de fiction et de réalité avec les archives de l'INA qui nous replongent dans notre passé politique avec un certain sourire. Le montage est lui bien ficelé même si j'avoue que les différentes ellipses sont parfois brutales je trouve et manque parfois de finesse.
Les décors sont eux très bon et j'ai bien aimé aussi les différents costumes. Le tout est porté par une bonne photographie qui colle bien avec son sujet et donne son ambiance à ce long métrage. La bande originale signée par Jeanne Cherhal fonctionne aussi. Il y aurait peut-être eu y avoir une musicalité plus forte des années 80 que j'aurais apprécié mais ça colle bien malgré tout, il n'y à peut-être que les chansons du générique de fin que j'ai moins aimé.
Pour résumer, "Des lendemains qui chantent" fut pour moi une bonne surprise. J'ai passé un bon moment accompagné de ce casting efficace et de cette mise en scène agréable. Pas très politique au cinéma à la base, ici ça passe malgré tout plutôt bien car c'est traité avec une certaine légèreté même si le fond n'en demeure pas moins intéressant. Une vision plus large aurait pu être sympathique mais vu du côté militantisme, ça reste un bon divertissement. Je ne suis pas sûr que le film me marquera longtemps mais je pourrais néanmoins le revoir avec plaisir.
Nos pires voisins (Neighbors) - Sortie le 6 août 2014.
De Nicholas Stoller avec Seth Rogen, Rose Byrne, Zac Efron, Dave Franco, Christopher Mintz-Plasse, Craig Roberts, Carla Gallo, Ike Barinholtz...
Synopsis : À première vue, les jeunes parents que sont Mac et Kelly Radner vivent le parfait rêve américain,avec leur adorable petite Stella et une maison fraîchement (et difficilement) acquise dans un charmant quartier résidentiel. Ce qui n’empêche pas les jeunes trentenaires de se considérer toujours aussi hype et cool. Pourtant, cette nouvelle étape, dans la vie de ces fêtards pas tout à fait repentis, va s’avérer délicate à gérer et les obliger à négocier leur entrée dans un âge adulte pleinement assumé. Quand ils découvrent que leurs nouveaux voisins ne sont autres que les membres fervents et débridés d’une confrérie étudiante, menés par le charismatique Teddy, ils essaient d’abord de s’assurer leur sympathie et leur respect, en tirant le meilleur de cette situation quelque peu inconfortable. Mais la fiesta et les frasques incessantes des étudiants poussent le couple à se montrer plus virulent pour protéger leur territoire et leur tranquillité, et ce qui n’était que des enfantillages dégénère rapidement en un conflit épique de générations.
Mon avis : J'ai longtemps hésité avant d'aller voir en salles "Nos pires voisins". Je ne suis pas toujours fan de ce genre de film et les retours que j'en avais été assez catastrophique. Pourtant, ayant réussi à voir tout ce que je voulais voir, je me suis dit que cela pourrait être sympa par curiosité de laisser sa chance à cette comédie et c'est ainsi que j'ai au final fait le déplacement.
Et je ne le regrette pas. Si on n’est pas en présence de la comédie de l'année, j'ai quand même passé un bon moment devant ce scénario écrit par Andrew J. Cohen et Brendan O'Brien. C'est bourré de facilités, de clichés et de scènes archi prévisible mais j'ai quand même souris devant cette comédie potache sans prise de tête. Certes, c'était aussi nerveusement par moment tant les situations sont assez débiles mais ça m'a divertit un tant soit peu pour que je ne vois pas trop le temps passé.
Le casting est lui aussi plutôt bon même si dans l'ensemble, chaque acteur joue un peu dans son registre de prédilection. Il n'y a pas une grande originalité dans leurs interprétations respectives mais ce n'est pas ça non plus que j'étais venu chercher. Seth Rogen et Rose Byrne me sont apparus plutôt sympathique en Mac et Kelly Radner qui vont jouer sur le conflit des générations et du temps qui passe face à un Zac Efron en Teddy Sanders plutôt inspiré. On aurait pu aussi donner un peu plus d'importance au bon Dave Franco en Pete tandis que dans les rôles secondaires, Christopher Mintz-Plasse en Scoonie, Carla Gallo en Paula ou Ike Barinholtz en Jimmy m'ont amusé.
Derrière la caméra, Nicholas Stoller réalise une comédie potache assez conventionnel. C'est facile à suivre, il n'y a pas une très grande recherche visuelle mais ça passe plutôt bien. Les différents camps sont bien distinct à travers la photographie qui joue facilement avec une ambiance posé chez les trentenaires et une ambiance plus électrique chez les étudiants. Classique mais le cahier des charges est respecté. Quant à la bande originale composée par Michael Andrews, elle aussi n'est pas vraiment novatrice dans son genre mais elle fait le job.
Pour résumer, je ne sais pas si c'est parce que je m'attendais à pire au vus des retours que j'en avais eu mais au final, j'ai quand même passé un bon moment devant "Nos pires voisins". Très classique et prévisible dans son genre, le film est clairement oubliable mais il m’a donné ce que j'attendais de lui ni plus ni moins. Cette comédie potache n'est pas la comédie de l'année mais elle aura eu le mérite de me vider la tête le temps d'une séance même si je reconnais que parfois j'ai eu des sourires gênés. Lors d'un passage télévisuel, c'est le genre de film que je pourrais revoir d'un œil.
Opération Casse-Noisette (The Nut Job) - Sortie le 6 août 2014.
De Peter Lepeniotis avec les voix en version originale de Will Arnett, Brendan Fraser, Liam Neeson, Katherine Heigl, Stephen Lang, Sara Gadon, Maya Rudolph, Jeff Dunham...
Synopsis : Surly est un écureuil malin et ingénieux. A peine débarqué en ville, il repère un magasin de noix avec un stock suffisant pour nourrir tous les animaux de la forêt pendant l’hiver. Mais pour pénétrer cette forteresse, il va avoir besoin d’aide. Assisté de ses amis, il va mettre au point un plan rocambolesque pour organiser le vol du siècle. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu…
Mon avis : Peut-être suis-je passé à côté, mais je trouve qu' "Opération Casse-Noisette", sorti pourtant en plein été, n'as pas eu le droit à une promotion énorme. Du coup, c’est juste en ayant vu quelques images de la bande annonce que je me suis dit que ça pouvait être marrant de me faire un film d'animation léger mais je ne savais vraiment pas si celui-ci allait être réussi ou non.
En sortant de ma projection, je peux dire que de mon côté je l'ai trouvé plutôt efficace. Bien sûr on aurait pu avoir quelques chose de plus fun, de beaucoup plus frais et de plus percutant mais pour la cible visé, le scénario écrit par Peter Lepeniotis, Lorne Cameron et Daniel Woo m'a paru bon. Si je n'ai pas eu de grands fous rires, le publics très jeunes de ma salle semblait lui plutôt conquis ce qui me laisse penser que l'objectif est atteint. Je n'avais pas vu le court métrage d'origine du coup je ne sais pas trop si le travail fourni sur la version longue apporte une plus-value ou non, mais j'ai quand même passé suffisamment un bon moment pour vouloir le revoir ou découvrir sa suite qui semble déjà programmé, ce film ayant apparemment fait un bon score au box-office américain pour un film d'animation "indépendant".
Concernant les voix, fidèle à mes habitudes j'ai vu ce dessin animé en version française. Je n'émettrai donc aucun avis concernant la version originale même si pour un petit film d'animation qui ne paie pas de mine, je trouve le casting vocal plutôt bien fourni. Dans sa version française, chaque voix m'a paru judicieuse, jouant avec les caractères et les stéréotypes des différents personnages pour que l'on passe un bon moment. Il n'y a pas de voix véritablement marquante mais les doubleurs font ce que l'on attends d'eux.
Côté animation, j'ai trouvé ça agréable également. On a vu mieux ailleurs, plus travaillé, plus fourni mais pour un film léger c'est quand même correct et très agréable à suivre. Fluide, je n'ai pas vu le temps passé. L'issue est prévisible avec tout plein de bons sentiments et une jolie morale mais on ne s'ennuie pas et la légèreté ambiante reste appréciable. J'ai bien aimé aussi la bande originale signée Paul Intson qui s'intègre bien au récit avec en plus un bonus qui nous redonne bien "Gangnam Style" de Psy en tête.
Pour résumer, "Opération Casse-Noisette" ne fera pas date dans le cinéma d'animation. Principalement destiné à un public enfantin, il réussit en tout cas à atteindre ses objectifs. Si les plus adultes regretteront peut être d'être mis de côté, ils passeront quand même un bon moment en famille devant ce divertissement prévisible mais frais. Il se regarde très facilement et parfois, on n'en demande pas plus à un film. De mon côté, j'ai bien accroché en tout cas.