304 pages
Éditions Amalthée (2014)
Collection Policier
Les côtes normandes ont inspiré les peintres de la période impressionniste. Elles attirent également de nombreux candidats au suicide, avides du dernier frisson. C’est précisément en bas de la falaise de Dieppe qu’une vacancière découvre le corps sans vie d’un homme. Le mort est un détective privé qui enquête sur des vols de tableaux. De quoi éveiller chez le commissaire Tristan RONDOT un intérêt particulier pour cette enquête qui doit lui permettre de sortir du purgatoire..
Extrait :
« Le type de la météo ne s'était visiblement pas trompé. Cet oiseau de mauvais augure, ce Nostradamus des temps modernes, avait prédit un temps pourri sur toute la Normandie. Ciel bleu partout ailleurs, l'herbe verte se paierait donc toujours au prix fort !
Calé dans son fauteuil, les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur portable, Tristan Rondot parcourait attentivement la main courante de son service. Il avait sa mine des mauvais jours, le visage fatigué. Des cernes noirâtres alourdissaient son regard déjà bien sombre, comme l'étaient ses yeux charbons. Les cheveux bruns en bataille et la barbe naissante finissaient de lui donner un aspect plutôt négligé. Seules deux fossettes ravageuses, comme des parenthèses sur ses lèvres, adoucissaient l'ensemble du personnage. On lui prêtait des faux airs du Commissaire Paul Valentin, dans la mythique série des Brigades du tigre. Une filiation qu'aucun flic ne renier. Les mêmes qualités et défauts, plutôt grand et sportif, séducteur, têtu voire frondeur. Pour l'heure, il avait l'esprit cotonneux, la faute à cette nouvelle nuit sans sommeil.»
Mon avis :
Une femme appelle les secours quand elle découvre un homme en sang sur les plages de Dieppe, mais ce dernier succombe. Les premières constatations révèlent que le détective privé, malgré son état dépressif suite au décès de son unique fille, était sur une enquête important pour le compte de grands musées. Le commissaire Rondot s'interroge sur la thèse du suicide : des initiales laissées par l'homme sur le sable l'amènent sur la trace de deux anciennes affaires dont le seul lien est l'art. Il est possible que le commissaire est mis là le doigt sur une affaire qui le dépasse.J'ai été particulièrement surprise par la plume de l'auteur : le style est entraînant, le suspens est présent tout au long du récit. Mais c'est surtout la présence de nombreux références artistiques au second plan qui m'a le plus ébahie : Monet, et plus largement l'impressionnisme, sont à de nombreuses reprises cités. Mais c'est avant tout un roman policier : on suit l'enquête sous le regard de Rondot et quelques passages sous le regard d'autres protagonistes sont disséminés ici et là si bien qu'on commence à douter de tous mais on ne parvient qu'à avoir de réel soupçon sur le tard. Le commandant est un homme honnête, obstiné et qui n'hésite pas à aller jusqu'au bout de ses pré-sentiments. Son passé est évoqué à plusieurs reprises au cours de l'histoire : une vie de couple plutôt chaotique et un événement déterminant qui lui vaut une amnésie partielle l'empêchant de retrouver certains souvenirs et qui le hante. Mais sa vie personnelle n'est pas assez étayée selon moi : peut-être que l'auteur a fait ce choix parce qu'il compte nous proposer une suite -et je serais l'une des premières à la lire si c'est le cas- mais plus de détails auraient donné de la profondeur à Rondot. En bref, Tout en bas de la falaise a tous les ingrédients d'un bon policier et je vous encourage à le découvrir si vous aimez ce genre.
Tout en bas de la falaise