Devant la prolifération des services de presse de la rentrée littéraire qui explosaient ma boite aux lettres cet été, j'avais lancé plus ou moins sérieusement sur facebook une bouteille à la mer pour m'aider à chroniquer tous ces bouquins à venir.
Je ne pensais pas être entendu, mais l'excellente Madame Sophie du blog Et Sinon rien ( un blog mis un peu en pause depuis quelques temps, hélas) a gentiment accepté de me donner un coup de main et pour moi qui appréciait sa plume et son approche de la littérature, c'était une aubaine que je ne pouvais pas laisser passer.
Ainsi, dans la liste d'une dizaine de livres que je me suis précipité pour lui proposer , elle a choisi un roman italien d'une auteur qui avait cartonné avec son précédent roman. En effet, Sylvia Avallone avait publié voilà trois ans D'acier, qui avait séduit la critique et le public, avec notamment un prix des lecteurs de l'Express et une adaptation au ciné par Stefano Mordini ( film sorti en juin 2013 dans les salles françaises).
La voilà de retour en cette rentrée littéraire avec son nouveau roman, Marina Bellezza, publié chez Liana Levy depuis le 28 aout, et voici ce que ma chroniqueuse d'un jour en a pensé :
Marina Bellezza, de Silvia Avallone
Quatrième de couverture
L’avenir est à réinventer dans cette vallée coincée entre des montagnes de granit. Une départementale bordée par les carcasses des filatures abandonnées mène à des villages silencieux. Ce no man’s land est aux confins de l’Italie. Pour Marina, vingt-deux ans, un corps et une voix de déesse, le futur se joue résolument ailleurs. sur les plateaux de télé qui métamorphosent les starlettes de province en divas. Pour Andrea, fils d’une famille de notables, l’Eldorado est à portée de main. Dans la ferme d’alpage de son grand-père. Mais les rêves de ces deux héros contemporains se cognent à l’amour impossible qui les unit depuis l’adolescence.
Ma lecture
Je n’avais rien lu de Silvia Avallone auparavant, et j’ai plongé dans ce roman par curiosité pour la littérature italienne que je connais, somme toute, assez peu.
En premier lieu, l’idée de découvrir un pays à travers le regard d’une romancière m’avait séduite.
Si, au départ, les descriptions géographiques de cette région du Piémont m’ont un peu embrouillée pour suivre le cours de la narration, j’ai vite fini par adopter ces montagnes et ces petites villes et villages accrochés à leurs flancs. Premier pari réussi, donc, d’autant plus que la note de l’auteur à la fin du livre montre bien son réel souhait de parler de cette région qui lui tient à cœur car ancrée dans son histoire familiale.
Ensuite, cette histoire d’amour entre une starlette et un fils d’avocat m’a intriguée. Le personnage de Marina est terriblement agaçant tout au long du livre, parfois un peu trop caricatural en starlette capricieuse au passé difficile. Le personnage d’Andrea m’a semblé beaucoup plus réaliste et plus profond, plus attachant aussi.
Et puis me voilà embringuée dans cette relation amoureuse compliquée, tordue, peut-être impossible et je me suis justement laissée prendre au jeu de l’intrigue : comment tout cela allait donc finir ? L’auteur sème non pas des indices, mais des pistes, des options de fin, au fil des pages : mais j’ai beau être devenue un fin limier à force de lire des polars, je ne pas réussi à deviner la scène finale. Deuxième pari réussi.
Ce n’est finalement pas tant l’ancrage de ce roman dans une Italie en crise (un point important pour l’auteur) qui m’a le plus marquée, mais bel et bien cet imbroglio amoureux et les relations des deux protagonistes avec leur famille respective, ces vieilles casseroles que l’on traîne tous, plus ou moins ou, comme l’exprime si bien mon expression fétiche, “des rats crevés sous le tapis” que l’on finit par découvrir un jour ou l’autre.
Certes, Marina Bellezza n’est pas le roman de l’année, mais l’écriture, savoureuse et intrigante, donne irrésistiblement envie de le dévorer. Pari gagné !