Une petite ville méconnue, qui vaut pourtant bien une visite.
Saintes est une commune de la Charente-Maritime (région Poitou-Charentes). Deuxième ville du département derrière La Rochelle, cette ville compte plus de 60.000 habitants pour l'agglomération.
Saintes est devenue, grâce à un important ensemble patrimonial gallo-romain, médiéval et classique, une ville touristique fréquentée, affiliée au réseau national des villes et pays d'art et d'histoire depuis 1990.
Des traces de fossés et des vestiges de céramiques datant de la période finale du Néolithique (-2900 à -2500) témoignent de l'occupation précoce de l'actuel territoire communal. En 2005, des fouilles ont révélé la présence d’un camp néolithique ainsi que des enclos de La Tène ancienne.
S'il apparaît comme vraisemblable qu'un ou plusieurs oppidums aient pu voir le jour sous l'impulsion du peuple celte des Santones, maîtres de la région depuis au moins le troisième siècle avant l'ère chrétienne, l'émergence d'une véritable ville n'est attestée qu'après la conquête du territoire par les armées romaines, soit au milieu du premier siècle avant JC. Elle acquiert rapidement une importance considérable, devenant sous le principat d'Auguste la première capitale de la province romaine d'Aquitaine sous le nom de Mediolanum Santonum.
La ville se pare d'imposants monuments romains (amphithéâtre, arc de Germanicus, thermes de Saint-Saloine). Vers le milieu du IIe siècle, elle compte sans doute entre 10.000 et 20.000 habitants. Près d'un siècle plus tard, invasions et périodes d'anarchie conduisent au repli de la cité dans un castrum ceint par un rempart édifié à l'aide de matériaux issus du démantèlement de plusieurs basiliques et mausolées. Cette époque voit sans doute l'introduction du christianisme sous l'impulsion de celui que la tradition donne pour premier évêque et martyr, Eutrope. La cité demeure un centre intellectuel relativement important.
Le Haut Moyen Âge est marqué par une succession d'invasions (Wisigoths, Vikings et Sarrasins) et par une relative instabilité politique qui voit la cité intégrée à deux reprises à un royaume d'Aquitaine, d'abord sous la houlette de rois mérovingiens, puis de rois carolingiens. Cette période d'instabilité culmine aux IXe et Xe siècles avec la vacance du siège épiscopal (864-989) et la mort sans successeur du dernier comte de Saintes, Landri (866).
Au XIe siècle, la ville, désormais intégrée au duché d'Aquitaine, voit la consolidation de ses remparts et l'érection d'un château fort sur la colline du Capitole. Dans le même temps, les clunisiens prennent en charge la construction d'une basilique consacrée à Saint-Eutrope, laquelle devient rapidement une halte sur le chemin des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. En parallèle est fondé une abbaye bénédictine pour femmes sur la rive droite de la Charente : l'abbaye aux dames.
Le remariage de la duchesse Aliénor d'Aquitaine avec le comte d'Anjou Henri II Plantagenêt, futur roi d'Angleterre, conduit à l'intégration de la province à un ensemble anglo-aquitain. En 1242, une révolte du comte de la Marche Hugues X de Lusignan contre le roi Louis IX conduit à la levée d'une armée par le souverain français et au débarquement d'un corps expéditionnaire mené par le duc d'Aquitaine et roi d'Angleterre Henri III. La rencontre entre les deux armées, connue sous le nom de bataille de Taillebourg, a lieu sous les remparts de Saintes. Vaincu, le duc d'Aquitaine n'a d'autre solution que d'entériner la perte d'une partie de la Saintonge, la cité devenant une ville-frontière entre domaines français et anglo-aquitain.
Les arènes
En 1360, avec le traité de Brétigny, la ville, comme toute la Saintonge septentrionale, repasse aux mains des Anglais. Du 11 au 14 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d'Angleterre et connétable d'Aquitaine, chargé d'appliquer le traité de Brétigny en particulier en Basse Saintonge, prend possession de la ville. Les « consuls » lui en remettent les clefs, ainsi que celle du pont. Jean Chandos les confie à Jehan de Boursy qui est nommé gouverneur. Puis il reçoit les serments de fidélité au roi d'Angleterre des principales personnalités de la ville.
La ville est définitivement rattachée à la France en 1404.
Au XVIe siècle, les conflits entre factions catholiques et protestantes conduisent à la destruction partielle de plusieurs monuments. La paix revenue voit le développement d'une politique de contre-Réforme marquée par l'implantation de nombreux ordres religieux, tandis que la relative tolérance vis-à-vis des huguenots s'amenuise au fil des années, provoquant une émigration d'une partie de la population réformée.
Le XVIIIe siècle voit la cité se doter d'un plan d'urbanisme moderne. Des intendants tels que Guéau de Reverseaux engagent une politique de grands travaux se traduisant notamment par le percement de grandes artères rectilignes destinées à « assainir » la ville. Des hôtels particuliers sont élevés, tandis qu'est fondée une éphémère école de chirurgie.
L'Abbaye aux Dames
Le printemps et l'été 1789 sont marqués par de grandes manifestations patriotiques. En 1790, Saintes devient chef-lieu du tout jeune département de la Charente-Inférieure, non sans contestations, La Rochelle et Saint-Jean-d'Angély revendiquant également de recevoir les administrations centrales du département...
En 1802, une réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques fait perdre à Saintes son statut d'évêché. L'ancien diocèse de Saintes est rattaché à celui de La Rochelle. Huit ans plus tard, la préfecture est transférée à La Rochelle, marquant le début d'une période de marasme économique qui ne prend fin que sous le Second Empire.
La valorisation du patrimoine de la commune conduit à l'obtention du label des villes d'art en 1967, puis de ville d'art et d'histoire en 1986.
Visitée plusieurs fois.
D'après Wikipédia