La violence et la haine de l'autre dans les rues sud africaine... L'Etat tente de juguler la crise en déployant l'armée.
2008-05-21 19:06:24
JOHANNESBURG (AFP)
Le président sud-africain Thabo Mbeki a autorisé mercredi le déploiement de l'armée en renfort de la police, pour enrayer les violences xénophobes qui ont fait, selon un nouveau bilan de la police, 42 morts et plus de 16.000 déplacés dans et autour de Johannesburg.
Le chef de l'Etat "a approuvé une requête des services de la police sud-africaine (SAPS) pour l'implication de la Force de défense d'Afrique du Sud (SANDF) afin de faire cesser les attaques en cours contre les étrangers dans la province du Gauteng", où se trouvent Johannesburg et Pretoria, a déclaré la présidence dans un communiqué.
Interrogé sur la signification du mot "implication", un porte-parole du président Mbeki a précisé: "cela signifie le déploiement de l'armée".
La présidence a ajouté dans son communiqué que davantage de précisions seraient données ultérieurement par l'armée et par la police.
La porte-parole de la police nationale, Sally de Beer, a déclaré que le déploiement de militaires faisait suite à "une requête de la SANDF pour nous assister".
"Nous n'envisageons pas qu'ils procèdent à des opérations de police, mais plutôt qu'ils nous renforcent", a-t-elle ajouté.
Les violences contre les immigrés, qui ont débuté le 11 mai dans le township d'Alexandra, à Johannesburg, se sont propagées à d'autres régions du pays, la police faisant état mercredi d'attaques dans les provinces du KwaZulu-Natal (sud-est) et du Mpumalanga (est).
Des bandes de Sud-Africains, munis de machettes et d'armes à feu, ont attaqué des immigrés dans les quartiers les plus pauvres de Johannesburg et sa banlieue. Plus de 16.000 personnes ont fui, se retrouvant pour la plupart sans abri.
Des policiers d'élite ont été envoyés sur place pour tenter de contrôler la situation, mais après plusieurs appels en ce sens, le président sud-africain Thabo Mbeki a autorisé mercredi le déploiement de l'armée.