Alexandre Petrov (1794-1867) était surnommé le "Philidor du Nord".
Joueur d'échecs et théoricien Russe, né à Saint-Petersbourg, il apprend à jouer dès l'âge de 4 ans.
En 1824, il publie un traité sur les échecs et son nom reste associé à la Défense Russe (ou défense Petrov) : 1.e4 e5 2.Cf3 Cf6
En 1844, il dispute une partie d'échecs restée célèbre : "L'immortelle de Petrov" (ci-dessous).
Ce qui attire le plus notre attention chez Petrov, c'est sa composition : "La retraite de Russie". Contemporain de Napoléon, notre russe a imaginé une position dans laquelle 2 Cavaliers (blancs, bien sur) repoussent le Roi adverse (noir) d'un bout à l'autre de l'échiquier avec une suite continue de 13 échecs. Au 6ème coup, une possibilité de Mat existe qui peut faire penser au passage de la Bérézina.
Illustration principale :
Petrov jouant aux échecs au Café Dominik, à Saint-Petersbourg, lequel était très bien placé sur la perspective Nevsky. On y joua aux échecs jusque 1917.
Retrouvez aussi "La retraite de Russie" dans les fiches pédagogiques.
Lire aussi : Quand Philidor jouait aux échecs.
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La campagne de Russie est légendaire. La guerre est déclarée le 22 juin 1812. Parti avec une armée colossale estimée entre 650.000 et 800.000 hommes, Napoléon livre sa première bataille aux portes de Moscou (Borodino), en septembre. Sept jours plus tard, le 14 septembre 1812, Napoléon entre dans Moscou qui est rapidement incendiée (les russes appliquent la politique de la terre brûlée depuis le début de l'offensive ennemie, ne laissant aucune nourriture, ni matériel). Vainqueur sans avoir vaincu puisque le tsar s'est enfui, Napoléon décide de rentrer en France. Le retour fixé au 18 octobre sera ubuesque. Les récentes découvertes prouvent que c'est le froid (il fera jusque -22°) et le typhus qui vont décimer les effectifs. Episode gravé dans les mémoires, Napoléon passe la Bérézina, le 25 novembre. Cette rivière sur laquelle on a construit à la hâte 2 ponts représente un goulet étroit et les cosaques harcèlent l'arrière-garde de la Grande Armée. On reprochera même à l'amiral russe Tchichagov de ne pas avoir réussi à faire Napoléon prisonnier à cette occasion.
La campagne de Russie se solde par des pertes énormes. On estime à 50.000 environ le nombre de soldats français qui retrouveront leur foyer (on parle aussi de 400.000 au départ et 4.000 à l'arrivée au retour) Une perte voisine de 90% des effectifs ! (Voir schéma de Minard, ci-dessous).
Immortelle de Petrov - 1844 (A.Hoffmann vs A.Petrov)
"La retraite de Russie" - Composition de A.Petrov
Par Charles Minard (1781-1870) via Wikimedia Commons
"La retraite de Russie" - Fiche pédagogique sur echecsinfos.com