Voilà l’été indien est arrivé après un weekend particulièrement arrosé pour nous (pourtant il a peu plus effectivement…). Rien de tel qu’une très longue journée mêlant marche, grimpe et alpinisme pour drainer le foie, c’est bien meilleur que le radis noir!
Nous sommes montés dormir au barrage d’Emosson lundi soir pour profiter d’un superbe coucher de soleil sur le massif du Mont Blanc. Le lendemain matin on a commencé par la magnifique voie « Squatteur de Lune » aux Perrons, ouverte (entre autre) par un vieux pote guide, Reynald Bourdier (www.flowride.fr). Quand je dis vieux, c’est évidemment plus par rapport à son âge qu’à la longévité de notre amitié.
Cette voie vaut vraiment le détour, plus tu montes plus c’est raide, surtout l’avant dernière longueur que j’ai trouvée dure pour du 6b, avec un mouvement pas facile dans une fissure un peu large et évasée pour peu de prises de pied gauche. Selon moi toutes les longueurs sont belles, sur un gneiss pas forcément facile à déchiffrer. C’est pas du calcaire, c’est pas du granit, il faut trouver les prises et le sens dans lequel tirer dessus, bien ouvrir les yeux pour trouver le prochain spit qui peut être un peu loin parfois.
Normalement la voie se descend en rappel. On s’est pourtant compliqué la vie en grimpant avec nos sacs soit 2-3 Camalots, les chaussures d’approche, les bâtons télescopiques, toute la bouffe et compagnie. Ca nous a tiré sur les bras mais du sommet de la Pointe Vouilloz ont a ensuite encapé sur la fin de la traversée des Perrons (vers l’Est). Cette course d’alpinisme classique est vraiment hyper esthétique. Certains passages sont très aériens, sur du bon caillou, dans une ambiance de fin de journée terrible avec les gnoles nous tournant autour. Un grand moment de montagne, même si j’ai peu fait de photos car il ne fallait pas s’endormir pour une descente bien sauvage entre terrain à chamois et pierriers avant de tomber enfin sur un vrai chemin de randonnée à la nuit noire. J’adore me promener, libre, de nuit à la frontale dans des coins paumés comme ça. Rien à faire d’arriver tard à la voiture, bien rincé, sachant que le journée de boulot du lendemain va être longue.