Une mère courage, un futur médecin, et le diable en personne s’invitent dans nos salles de ciné cette semaine.
La mère courage c’est Leïla Bekhti, dans le film de Serge Frydman, Maintenant ou jamais (Mars Distribution).
Synopsis : Quand on est mère de famille, en principe, on ne braque pas les banques. Mais, par les temps qui courent, ça peut être une solution pour assurer l’avenir de son foyer, et ne pas renoncer à ses rêves. Même si jouer les voleuses peut vite devenir dangereux, et les mauvaises rencontres se transformer en histoire d’amour…
#AVIS : Récit du désespoir qui mène à tous les dangers et d’un coeur qui se retrouve partagé entre deux hommes. D’un côté, le mari aimant mais père de famille quelque peu défaillant incarné par le chanteur chevelu de Bus palladium, Arthur Dupont, et de l’autre, celui qui va accompagner cette mère de famille un peu barrée hors du droit chemin, Nicolas Duvauchelle, dans un de ces rôles de bad boy qui va si bien à ses yeux de voyous et ses nombreux tatouages.
Après Vanessa Paradis pour son premier film Mon ange, en 2004, le co-scénariste attitré de Patrice Leconte (Une chance sur deux, La fille sur le pont, etc.) a choisi celle qui a débuté au cinéma dans un film dont la violence le fait interdire aux moins de 12 ans à sa sortie, Sheitan de Kim Chapiron en 2005, aux côtés de Vincent Cassel. La jeune actrice dès lors enchaîne des rôles de femmes tour à tour fortes et / ou fragiles dans de nombreux films, trimbalant ainsi sa bouille innocente, mais pas dépourvue de malice qui va séduire les professionnels et le public dans Tout ce qui brille de Géraldine Nakache en 2011, lui valant le César du meilleur espoir féminin. Elle réussit ainsi le tour de force d’être reconnue pour ses qualités de comédienne et pas seulement pour sa beauté pourtant remarquée par L’Oréal qui en a fait une de ses égéries.
À noter que pour ce beau trio d’acteurs, preuve que le cinéma français en a sous le pied, 2011 est un chiffre important. En effet, outre le César pour la compagne de Tahar-Le prophète- Rahim, cette année a également vu la nomination comme meilleur espoir masculin d’Arthur Dupont pour son rôle qui utilisait son talent réel de chanteur mais aussi de compositeur de la bande de son en collaboration avec Yarol Poupaud, frère de Melvin l’acteur, dans le film de Christopher Thompson. C’était aussi une deuxième nomination, toujours aux césars, pour Nicolas Duvauchelle pour son rôle dans Polisse, après celle pour Les Corps Impatients de Xavier Giannoli en 2003.
Le futur médecin c’est Vincent Lacoste dans Hippocrate de Thomas Lilti (Le Pacte-Client).
Synopsis : Benjamin, intimement convaincu qu’il sera un jour grand médecin, va lors de son premier stage d’interne, être confronté à ses limites, ses peurs, celles des patients et de leurs familles, sans pouvoir compter sur un père absent et aux côtés d’un co-interne, médecin étranger plus expérimenté que lui.
#AVIS : C’est en connaisseur, puisqu’il est lui-même médecin généraliste, que le réalisateur nous entraîne dans la découverte du milieu médical, univers beaucoup plus réaliste et beaucoup moins glamour que celui du Dr Mamour de Grey’s Anatomy.
C’est un film avec beaucoup moins de déconne que Les beaux Gosses, dans lequel notre wannabe docteur Vincent Lacoste a fait ses premiers pas au cinéma. Ce film évoque au passage, le drame des médecins étrangers diplômés, obligés de tout recommencer à leur arrivée en France.C’est peut-être LE film tournant pour Reda Ketab, acteur bosseur qui ne lésine pas sur les moyens, devenant méconnaissable dans la peau du terrifiant Mister Aziz, sorte de sosie sous acide de Joey Starr de la série Engrenages, gangster d’amour pour Sandra Paoli dans la série Mafiosa, voyou poète dans Le prophète. Arès une apparition dans le film aux multiples oscars Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, on attend avec impatience de le retrouver l’année prochaine dans le premier film très applaudi au Festival de cannes de Ryan Gosling, Lost river.
Pour entourer ce duo improbable, Marianne Denicourt, actrice malheureusement surtout connue à cause du différent qui l’a opposé à son ex-compagnon, le réalisateur Arnaud Depleschin, et Jacques Gamblin, un excellent comédien qui glisse avec aisance entre la télé, le cinéma et le théâtre. Injustement pour beaucoup jamais primé, malgré de nombreuses nominations aux Césars et aux Molières, notamment pour son rôle dans le film de Rémi Bezançon, Le plus beau jour du reste de ta vie.
Le diable quant à lui s’invite dans la vie pourtant pas tranquille d’ Eric Bana dans Délivre-nous du mal de Scott Derrickson (Sony Pictures Releasing France).
Synopsis : Flic dans le Bronx, le sergent Ralph Sarchie croyait avoir tout vu jusqu’à ce qu’il tombe sur une affaire qui va vite dépasser ses compétences et celles de son coéquipier. Il est contraint de faire appel à un prête rénégat dont la foi a souvent vacilllé et qui va lui faire prendre la mesure de la puissance que les forces obscures exercent sur la ville en général et sur sa famille en particulier.
#AVIS : Pour ce bras de fer avec le roi de l’enfer, fait suffisamment rare pour être noté et nous donner envie de faire l’impasse sur nos peurs, deux gueules et qui plus est, deux excellents acteurs : Eric Bana, l’espion vengeur Avner Krauftmann du film Munich et Edgar Ramirez, le Carlos d’ Olivier Assayas.
Lorsque l’on sait de plus que le film est réalisé par celui qui a réussi à faire des recettes de plus de 144 millions de dollars pour un budget au départ de 19 millions avec le film basé sur une histoire vraie : L’exorcisme d’Emily Rose et que le film est produit par Jerry Bruckheimer, nul doute qu’il va nous falloir s’accrocher vraiment à nos fauteuils, voir à celui du voisin. Ce n’est surement pas pour rien que le film est donc interdit aux moins de 12 ans. Âmes sensibles s’abstenir…
Drame social, odeurs d’hôpital et horreur dans le programme de cette semaine, on ne fera pas que rigoler. Et vous, qu’irez-vous voir au ciné ?
#SHONA