En ces temps de commémoration des années 1914 et 1944, on nous donne à voir beaucoup d’images inédites. En particulier de notre quartier qui, autour du jardin du Luxembourg, fut le théâtre de violents combats.
Le Sénat, gardien du jardin, a installé une exposition de photos autour des piliers du préau Saint-Michel. En effet, on met en avant le plus souvent les combats de la Préfecture de Police parce qu’on dispose d’images largement reprises dans le film de René Clément « Paris brûle-t-il ? », mais il y en eut d’autres … Je cite :
« Le 25 août 1944, pour réduire le nid de résistance du Palais du Sénat et des Jardins du Luxembourg, les FFI du colonel Fabien (Pierre Georges, 26 ans, alias "colonel Fabien") et les soldats de la 2e Division blindée du général Leclerc devront livrer une dure bataille. L'état-major de la Luftwaffe pour tout le Front de l'Ouest s'est installé dans le Palais en 1940 et y a réalisé des aménagements défensifs qui vont compliquer singulièrement la tâche des assaillants. Le personnel de l'état-major a quitté les lieux à partir du 10 août et a été remplacé par une troupe d'environ 600 hommes sous les ordres du colonel von Berg et composée en partie de SS. Le plan de défense prévoit des chars en réserve dans la Cour d'honneur du Palais, des barrages épaulés par des chars face au Nord rue de Tournon, à l'Est rue Soufflot, des blockhaus rue de Vaugirard et boulevard Saint-Michel, et enfin d'autres barrages à l'ouest, rue Guynemer, au sud rue Auguste Comte, à l'Est boulevard Saint-Michel. »
On découvre donc avec surprise les mouvements de chars à l’angle de la rue de Fleurus et de la rue d’Assas, devant le théâtre de l’Odéon, des tombes creusées à la hâte pour des résistants torturés … Une vision tellement éloignée de notre quartier si calme aujourd’hui …
Et on pense irrésistiblement à d’autres pays actuellement en guerre, avec des populations prises dans les tenailles d’ambitions politiques et d’égos démesurés.