Confronté aux conséquences dramatiques en matière d'emploi de sa politique autéritaire, l'exécutif propose d'en sanctionner les victimes. Le ministre du travail demande à pole emploi de "renforcer les contrôles" et de prévoir des "sanctions" pour les chômeurs suspectés de "fraude". "Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi", a déclaré François Rebsamen sur i-Télé, ce jeudi 2 septembre. "Il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction", a-t-il ajout, estimant qu'il faut adopter "un état d'esprit différent", avec "des convocations" et "des vérifications". Si à la suite de ces démarches, il est démontré qu'un chômeur ne recherche pas réellement un travail, alors il doit être "radié", précise le ministre du Travail.
Des propos "scandaleux et indécents" pour le secrétaire national de la CGT Chômeurs, Jean-François Kiefer qui constate que "ce gouvernement de gauche mène une politique de droite», et dénonce la volonté du gouvernement d'avoir de «belles statistiques» grâce à l'augmentation des radiations, comme le souligne également Eric Aubin, membre de la direction de la CGT chargé de l'emploi : «La seule solution que trouve le gouvernement pour faire baisser la courbe du chômage, c'est de sanctionner les demandeurs d'emploi en considérant qu'ils ne recherchent pas activement des emplois.» Le syndicaliste estime par ailleurs que le chiffre de 350 000 emplois non pourvus évoqué par le ministre pour justifier une décision autoritaire et brutale ne s'appuie que «sur des projections» qui ne prennent pas en compte «la nature» des emplois en question, révélant un «manque de sérieux». Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon a réagit aux déclarations de François Rebsamen : "des propos provocateurs qui prétendent masquer la responsabilité du Medef dans la montée du chômage et détourner l’attention sur l’échec flagrant de la politique économique et sociale du gouvernement." Comme le fait remarquer dans un communiqué le porte parole du PCF, Olivier Dartigolles, "ce ministre du travail qui ne commente plus les chiffres du chômage tant il sont catastrophiques et contredisent, mois après mois, les prophéties présidentielles" Rappelons que La hausse du chômage s'est poursuivie en juillet en France, où le nombre de demandeurs d'emplois sans aucune activité a atteint 3 424 400, un nouveau record.
En 2012, alors que Nicolas Sarkozy parlait comme le fait aujourd'hui François Rebsamen, François Hollande répondait qu'il ne fallait pas "s'en prendre aux plus fragiles". "Il s'agit aujourd'hui de contrôler l'activité réelle de Monsieur Rebsamen, François, recruté en avril dernier pour s'occuper de l'emploi. Certains chiffres et résultats enregistrés dernièrement nous font douter de sa capacité réelle et de sa détermination. Le gouvernement et le patronat doivent aujourd'hui rendre des comptes", tacle le porte parole du PCF appelant à un suivi des aides publiques aux entreprises telles que le CICE et au controle par l'Etat des dividendes records versés aux actionnaires d'entreprises qui licencient.