En ce jour de rentrée scolaire, impossible d'éviter ce nouveau serpent de mer qu'est la "réforme" des rythmes scolaires. Même si elle s'est mise péniblement en place en de nombreux endroits, ne serait-ce que par le manque de lisibilité du dispositif, l'incompréhension sur les bénéfices escomptés et surtout sa lourde charge onéreuse, il est des maires et des conseils municipaux qui ont essayé de faire de la résistance, mais ils ont vu systématiquement leurs décisions rejetées par les préfets.
Moi, quand je suis passé devant une école de mon quartier, j'ai vu qu'une après-midi par semaine, 90mn de l'emploi du temps des élèves serait consacré aux "ateliers pédagogiques de la ville". Ce libellé m'a fait tiquer et je me suis précipité sur mon ordinateur en rentrant chez moi pour consulter la Bible en matière d'enseignement, à savoir le fameux Code de l'Education. Et ce qu'il dit est très clair :
- article L211-1 L'Etat assure l'organisation et le contenu de l'enseignement.
- article L212-4 Les collectivités territoriales ont la charge des locaux de l'enseignement (construction, reconstruction, extension, grosses réparations, équipement et fonctionnement).
En résumé, dans notre cas : la mairie fait fonctionner l'école primaire, l'Etat assure la pédagogie.
Et, si l'on en croit ce libellé, et qu'on s'informe du contenu de ces 90 minutes, il y a effectivement confusion des genres. Même partant d'un bon sentiment, force est de constater que les communes financent des activités qui sont de la responsabilité de l'Etat, donc de son financement.
Une partie de nos impôts locaux est donc détournée de son usage à d'autres fins qui, si elles sont louables, n'en sont pas moins d eleur ressort et pourraient être consacrées à d'autres misisons de service public local.
Conclusion
Les maires qui font de la résistance n'ont pas tort, mais ils devraient employer les bons arguments.
Vouloir le bien-être et l'épanouissement de nos enfants, c'est normal et il n'y a rien à redire de cette bonne volonté, mais il faut s'y prendre autrement, de manière plus globale en définissant les objectifs et les moyens
Le sens du mot réforme a encore été une fois galvaudé, accouchant d'une mesurette de modification de l'emploi du temps toujours aussi lourd des enfants, et surtout nécessitant le montage d'une véritable usine à gaz.