TOPS – PICTURE YOU STARING l COMPLÉTER L’INACHEVÉ

Publié le 02 septembre 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Petits protégés du bien connu label Arbutus Records (dont les poulains ne sont autres que Grimes, Majical Cloudz ou encore Blue Hawaii), les québécois de Tops viennent tout juste de sortir leur deuxième album studio, « Picture You Staring ». Deux ans après « Tender Opposites », Jane Penny et sa bande dévoilent 12 titres, dont 10 inédits (Change Of Heart et Sleeptalker étant déjà parus sous la forme d’un EP exclusivement distribué sous forme de vinyle cette année). Mais la sortie d’un deuxième album est toujours délicate : elle confirme ou infirme l’avis premier du public. Après avoir savouré la pop rock délicate aux accents estivaux du premier album, on était curieux de voir si le groupe avait su affirmer son univers sans pour autant lasser l’auditoire. 12 morceaux et à peu près autant d’écoutes plus tard, on vous en parle.

« Way To Be Loved », premier titre à être révélé à la fin du mois de juillet dernier, nous avait permis de retrouver le groupe québécois dans une toute nouvelle ambiance. La mélancolie parfois pesante de Tops semble s’être transformée au fil de nouvelles mélodies beaucoup plus enthousiastes qu’auparavant. Le chant est percutant, le rythme, à la limite du funk, est enjoué et la guitare propose de jolies envolées. Ce premier single est donc une agréable surprise, mais aussi et surtout une très belle introduction pour ce deuxième opus.

« Blind Faze » prend le relais, et c’est avec ce genre de morceau que l’on saisit le pourquoi du succès du groupe. Tops, c’est un mélange de simplicité et de subtilité, qui, avec des morceaux comme celui-ci, peuvent enchanter le public en seulement quelques accords. Toujours en place, le chant de Jane Penny envoûte sans en faire trop, et c’est justement ce que l’on attendait : un peu de naturel parmi la masse d’effets qui nous entoure aujourd’hui.

« Outside » retiendra également notre attention. Cette ballade planante aux sonorités des années 90 plaît, car elle nous permet de retrouver des sonorités presque oubliées dont les similitudes avec Duran Duran ou encore les Cure sont parfaitement assumées.

Left with my lonely heart, se désole Jane Penny dans « Superstition Future ». Oui, les Tops écrivent sur l’amour à sens unique et les relations tumultueuses, mais ça ne les empêche pas d’écrire autre chose que des rengaines dépressives : ils prouvent ici qu’un tube pop peut évoquer la solitude post-rupture, sans pour autant achever l’auditoire.

« Driveless Passenger » captive, émeut et transporte. Ce slow de 3’23 est un véritable appel à la grâce, dans lequel la voix de Jane Penny, délicate tout en étant parfois fragile, est mise à nue pour mieux nous séduire. Le morceau, judicieusement placé en avant-dernière position, surprend autant qu’il touche, et ne volerait pas sa place dans un Sofia Coppola.

« 2 Shy » et « Easier Said » nous replongent dans l’univers ensoleillé de la pop tropicale de « Tender Opposites », le premier opus du groupe. Ca nous plaît, certes, mais cela ne nous replongerait-il pas deux ans en arrière, lorsque le groupe n’avait pas encore fait ses preuves ?

Au fil des ballades (« All The People Sleep »), des prouesses vocales (« Destination ») ou des riffs marquantsCircle The Dark »), Tops nous convainc : ce n’était pas la chance du débutant qui les a amené ici, mais bel et bien le talent. Le talent d’écrire des tubes pop dont la simplicité comblera nos attentes. Malgré quelques similitudes avec le premier album, on sait apprécier ces retours vers le passé pour savourer davantage les multiples inédits présents sur cet opus. En bref, Tops a su rester fidèle à son univers tout en proposant une nouvelle approche de la pop : la mélancolie peut sembler joyeuse.