Cette année, David Gordon Green nous a livré avec Joe, ce qui restera à coup sûr comme l’un des meilleurs films de l’année, orchestrant au passage le retour aux affaires plus sérieuses d’un Nicolas Cage loué, après de longues années de séries B plus frénétiques (mais jubilatoires pour la plupart). L’année prochaine, le réalisateur pourrait bien offrir à Al Pacino, une résurrection si longtemps attendue, avec Manglehorn, où comment un vieil homme solitaire et excentrique tente de mettre derrière lui un crime passé qui lui a coûté, entre autres choses, l’amour de sa vie.
À en croire les premiers retour du Festival de Venise où le film fut présenté (Joe avait également débuté sa carrière à Venise), le retour en grâce de celui qui magnifia tant de personnages emblématiques du septième-art est bel et bien réel. Sublimé par la caméra de plus en plus affûtée et pertinente d’un cinéaste décidément talentueux et inspiré (et hyperactif), le monstre sacré se livre en toute simplicité, comme au bon vieux temps d’œuvres culte comme L’Épouvantail, que l’on cite d’ailleurs souvent pour décrire le jeu de Pacino dans Manglehorn. De quoi faire oublier les nombreux films, au mieux sympas (Les Derniers Affranchis) ou au pire complètement à la ramasse (Jack & Julie, La Loi et L’Ordre…), que Pacino enchaîne depuis le début des années 2000, avec une indifférence aussi évidente que regrettable.
Pour l’instant, seul un extrait de Manglehorn est disponible, avant la mise en ligne une première bande-annonce. Le film, qui met également en scène Harmony Korine, ou encore Holy Hunter, sera quant à lui dans nos salles obscures dès 25 mars 2015.