Voici le portrait que me consacre Midi Libre ce jour :
Nicolas Cadène, Nîmois, a troqué la robe pastorale pour le costume politique. Ce proche de Ségolène Royal est depuis mai 2013 rapporteur général de l’observatoire national de la laïcité.
Il a l’âge du Christ. 33 ans. L’ADN protestant bien accroché : des arrière-grands-parents paternels et des grands-parents maternels pasteurs. Nicolas Cadène est Nîmois, pour rajouter au tableau du parpaillot pur jus. Mais il a troqué la robe pastorale familiale pour le costume politique personnel. Et, d’une certaine façon, rangé ses croyances au vestiaire. Ce proche de Ségolène Royal est depuis mai 2013 rapporteur général de l’observatoire national de la laïcité, créé avec sa nomination.
Propulsé dans le cœur du réacteur des campagnes présidentielles
« La laïcité, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire et de pouvoir l’exprimer dans les seules limites de l’ordre public et de la liberté d’autrui », commente-t-il. Master de droit parlementaire en poche, il a été recruté comme attaché parlementaire par le député PS Jean-Louis Bianco en 2006. Il le fut aussi pour le sénateur gardois Simon Sutour. Et Nicolas Cadène a surtout été propulsé dans le cœur du réacteur des campagnes présidentielles de Ségolène Royal et François Hollande. Il y avait intégré le pôle argumentaire.
Depuis 2012 et avant de prendre ses fonctions à l’observatoire de la laïcité, il était conseiller du ministre délégué à l’agro-alimentaire de l’époque, Guillaume Garot. Quant à la laïcité, c’est là aussi une histoire d’héritage. « On a beaucoup écrit sur le sujet dans la famille », confie-t-il. Son grand-oncle, Raoul Allier, a participé à la rédaction de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État.
Nadine Morano « se sert de la laïcité pour exclure des gens qui ne sont pas comme elle »
À l’observatoire de la laïcité, il a supervisé l’élaboration de guides pratiques « qui permettent de répondre aux questions des acteurs de terrain », qu’ils soient élus, fonctionnaires ou associatifs. Un guide est notamment paru sur la gestion du fait religieux dans les entreprises privées, suite à l’affaire Baby-Loup. Il estime qu’avec la photo diffusée le mois dernier d’une femme musulmane sur la plage, l’ex-ministre UMP Nadine Morano « se sert de la laïcité pour exclure des gens qui ne sont pas comme elle ».
Il vient d’accepter, à temps partiel et sans quitter l’observatoire, d’intégrer l’équipe de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie. Il se voit un jour maire de Nîmes. « Ça me donne envie », reconnaît-il. De l’ambition, donc, et des principes… « Je préfère ne jamais être élu que de tomber dans des compromissions. Quand j’ai emprunté cette voie, mon grand-père pasteur m’a bien fait comprendre qu’il fallait que je sois intègre. »
Arnaud Boucomont