C’est une comédie. « Ben putain, si c’est ça les meufs cet été, merci et vive la France ! »
C’est donc ça, les filles, cet été. Elles veulent s’engager. Et où peut-on s’engager ? A l’armée, bien sûr : « Vous vous engagez, nous nous engageons », dit la publicité. Mais pour quelle raison s’engager ? « Laisse tomber », répondrait Madeleine (Adèle Haenel). La fin est proche et il faut se préparer. Ce discours reprend des bouts d’argumentaires vus à la télévision, source de nos connaissances aujourd’hui, et qui donne comme vérité absolue des opinions parfois très contestables. Internet aussi, bien sûr. Mais les jeunes que nous suivons dans ce film regardent des émissions qui parlent de survivre… Survivre pour quoi ? Ça, on ne le sait pas très bien. Mais il faut avoir un but dans la vie, comme le disent les parents, ici en l’occurrence la mère puisque le père est décédé. Un but dans la vie, alors pourquoi pas l’armée ? Les arguments familiaux ou économiques ne porteront pas, l’armée c’est taper trente centimètres au-delà de la cible, c’est avoir la « double vision ». On y apprend à mesurer la distance qu’il y a jusqu’à l’horizon. Ça sert à voir venir, à se préparer. Si les prophètes, comme l'écrit Philippe Mc Leod, un poète, sont des guetteurs, ces deux-là sont des prophètes : « On reste à l’affût. Sur nos gardes ». Mais ce qui vient, ce n’est pas un dieu, ce n’est pas un paradis artificiel, c’est la nature, sa violence et son être, la vie et la mort, le présent d’un sourire.