L’entrée en matière est encore relativement calme et des semblants de mélodies peuvent apparaître. Mais dès "Laid Back Walking" le ton se durcit. Le King n’est pas là pour plaisanter et sa musique s’en ressent. Si sa gratte était électrique, on aurait affaire à quelque chose de bien lourd, un peu metal sur les bords. Le chant qui accompagne est tout autant dans cette veine plutôt sombre ou avec quelques effets (Drunken Baby, The Ripping Driving). Il y a des passages plus calmes, on pense alors que Buzzo va nous sortir une ballade, mais il casse toujours le truc pour éviter la facilité. Comme une volonté de rester underground et authentique jusqu’au bout. Certains titres sont construits de manière étonnante comme par exemple "Instrument of God" avec une première partie intensive et tout à coup une rupture au milieu qui ouvre sur quelque chose de plus calme. Un album complet de 17 titres, qui peut paraître un peu répétitif si on l’écoute de loin, mais qui révèle une vraie profondeur une fois apprivoisé.
Si vous avez aimé les Melvins, vous ne serez déçu par ce premier effort en solo. On retrouve quelque part cette folie, ce côté barge qui leur correspond si bien. Néanmoins, THIS MACHINE KILLS ARTISTS n’est pas facile d’accès, ni grand public, mais ça, ce n’est pas surprenant vu le bonhomme. Mention spéciale au graphisme et à l’objet en lui-même qui est vraiment bien foutu. Et afin de découvrir l'artiste en live, rendez-vous le mercredi 10 septembre, au Bad Bonn naturellement.