Tout d’abord dans les huit premières minutes suivant son extinction, nous serions dans l’ignorance totale de l’événement. En effet, huit minutes c’est le temps qu’il faut à la lumière pour voyager du soleil à la Terre.
Ensuite on plongerait brutalement dans la nuit. Seules les lumières des nombreuses étoiles éloignées nous éclaireraient, une nuit plus noire, sans les astres de notre système solaire car eux aussi privées de la même lumière.
Cependant ce noir ne serait que le premier signe d’une série de catastrophes. Quelques heures plus tard, en raison du choc thermique (extrêmement froid en haute atmosphère, chaud en basse), des tempêtes dévastatrices se déclencheraient partout à la surface du globe, avec de nombreux orages et des vents à plus de 500 km/h provoquant d’incroyables ras de marais. Quelques semaines ou mois plus tard, ces tempêtes s’apaiseraient et laisseraient place à un froid extrême de -250°C. Mais que se passerait-il durant ces semaines ? Comment nous comporterions nous ? Un scénario dont on pourrait s’inspirer pour faire un bon film…
En quelques heures, notre planète agonisante sombrerait dans un total chaos : violence, viols, orgies d’alcool et de drogue, pillages des sources d’énergie et de chauffage, suicides collectifs…
Voici la chronologie des derniers moments de vie sur Terre :
-Il est midi, le soleil disparait et il fait 25°C. Arrivée la nuit, les lampadaires s’allument.
-Vers minuit il fait 10°C. Les gens ont rallumé leur chauffage.
-Le lendemain il gèle (0°C).
-Deux jours plus tard, il fait -10°C. On se rue dans les magasins pour piller des vêtements chauds et des vivres. Il est probable que personne ne soit allé travailler. Les gens commencent à sortir pour aller ramasser du bois et siphonner de l’essence.
-Quatre jours plus tard il fait -25°C. Ceux qui restent dehors trop longtemps vont mourir. Dans les maisons, on espère que la chaudière fonctionne encore. Sinon il faut se chauffer au bois ou faire brûler de l’essence.
-Sept jours plus tard, il fait -40°C. Les lampadaires ne peuvent plus fonctionner, dehors c’est la nuit totale. On s’éclaire à la bougie, ou avec des lampes de poche si les piles fonctionnent encore à cette température. Ceux qui ne disposent plus de chaudière efficaces et qui peuvent pas se couvrir à l’intérieur risquent de mourir. Il y a intérêt de disposer d’une cheminée et d’une bonne réserve de bois.
C’est le moment d’aller chercher du bois dehors et piller les magasins de leur nourriture, afin de bien remplir ses réserves, car bientôt ce ne sera plus possible. Certaines lampes dont celles à dynamo peuvent encore fonctionner. Il est aussi encore possible de conduire.
-Deux semaines plus tard, il fait -80°C. Aller dehors commence à devenir dangereux.
Même en se serrant devant une cheminée on a très froid. Il faut aménager sa maison en fours et vivre dedans, sinon on est mort.
-Trois semaines plus tard, il fait moins de -100°C. Interdiction d’aller dehors sans combinaison spatiale, sinon c’est la mort en quelques secondes.
-Six semaines plus tard, il fait moins de -150°C. Beaucoup de gens sont morts. Les survivants sont ceux qui vivent en profondeurs avec des réserves en énergie.
-Trois mois plus tard, il fait -250°C, la vie sur Terre a disparu. Notre planète n’est rien d’autre qu’un sanctuaire de glace, dans la pénombre de l’univers.
Quelle solution à ce problème ? En s’enfonçant sous la surface, la température monte de 3°C tous les 100 mètres. A mille mètres sous terre il ferait assez chaud pour vivre normalement. Des turbines géothermiques pourraient fabriquer de l’électricité et produire de l’énergie pour cultiver des plantes produisant de l’oxygène. Cependant construire un tel dispositif risquerai d’être long, vu du temps limité que l’on dispose.
Dans tous les cas on peut donc imaginer une vie souterraine. Mais pour combien de temps ? Le magma ne restera pas chaud éternellement.