C’est un développement du Massachusetts Institute of Technology (MIT), une nouvelle façon de diagnostiquer le paludisme via l »utilisation de champs magnétiques. Cette technique, nommée Smart, présentée dans Nature Medicine, qui permet de détecter les déchets du parasite dans les globules infectés, pourrait aboutir à des tests de très faible coût, soit moins de 10 centimes, selon les chercheurs.
Aujourd’hui le diagnostic du paludisme repose sur la coloration d’un peu de sang sur une lame de verre et sur l’observation et l’évaluation sous microscope de la concentration de parasites Plasmodium dans le sang. Mais l’erreur est humaine, écrivent les auteurs, d’autant que la technologie et l’expertise nécessaires pour identifier le parasite ne sont pas toujours disponibles dans certaines des régions les plus touchées par le paludisme.
La relaxométrie par résonance magnétique (MRR) : Les chercheurs utilisent ici une technique proche de l’IRM, la relaxométrie par résonance magnétique (MRR), pour détecter un produit des déchets de parasites dans le sang des patients infectés. Une technique de diagnostic plus fiable, plus facilement utilisable sur le terrain, car basée sur un biomarqueur d’origine naturelle qui ne nécessite pas de traitement biochimique des échantillons, explique Han, co-auteur de ce développement.
Smart détecte un déchet du parasite, les cristaux d’hémozoïne libérés aux différents stades de l’infection et dès les premières étapes. La quantité d’hémozoïne permet d’évaluer la gravité de l’infection ou le cas échéant, la réponse au traitement. Lorsqu’exposés à un champ magnétique, ces cristaux interfèrent avec les orientations magnétiques normales des atomes d’hydrogène. En synthèse, la résonance magnétique nucléaire de l’hydrogène est affectée par la proximité de ces autres particules.
Un aimant de 0,5 Tesla suffit : Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé un aimant de 0,5 Tesla, peu coûteux et plus puissant que les aimants 2 ou 3 Tesla généralement utilisés dans l’IRM et ont développé un prototype assez petit pour prendre place sur une simple table de laboratoire. De plus, l’équipe travaille sur une version portable de la taille d’une petite tablette électronique.
En moins d’une minute : Après prélèvement d’un échantillon de sang par simple piqûre au doigt, l’analyse prend moins d’une minute. C’est donc un diagnostic prometteur, peu coûteux : « moins de 10 cents », précisent les chercheurs.
Source: Nature Medicine 31 August 2014 doi:10.1038/nm.3622 Micromagnetic resonance relaxometry for rapid label-free malaria diagnosis (Visuels@ Osaro Erhabor, MIT)