Après un handicap fulgurant ou une douloureuse escapade en Irak dans les précédents films, c'est cette fois un dévouement total envers une oeuvre humanitaire qui va pousser le personnage principal (Mads Mikkelsen, grande classe) à passer à côté de l'amour de sa vie. Les premières images donnent le ton : on nage dans le mélodrame, mais un mélodrame une fois encore pudique et digne. La mise en scène de Susanne Bier est le révélateur parfait de sentiments humains mitigés. La caméra à l'épaule se fait discrète et évite les soubresauts, favorisant la proximité sans jamais effrayer le spectateur. C'est juste très beau.
Il faut évidemment sortir le film du reste de l'oeuvre de Bier. Au petit jeu des comparaisons, After the wedding ne sort pourtant pas si gagnant : trop longs par moments, le films souffre surtout d'une dramatisation un peu chargée en fin de course, là où Open hearts ou Brothers avaient élégamment flirté avec la ligne blanche sans jamais la franchir. Peu de chose face à l'intensité et à la puissance visuelle d'un cinéma élégant qui donne un sérieux coup de jeune à des histoires qu'on croyait trop simples.
7/10