Adrian Younge presents Souls of Mischief "There is only now" @@@@
Sagittarius HH Poster un commentaireFort de son chef d’oeuvre 12 Reasons to Die avec Ghostface Killah, le compositeur hip-hop Adrian Younge tente une nouvelle expérience cette fois avec les hiéroglyphiques Souls of Mischief. Ce quartette rap d’Oakland qui a élevé la scène rap Leftcoast dans les années 90 avec leur classique 93’s Til Infinity était revenu en 2009 avec Prince Paul pour Montezuma’s Revenge. Maintenant avec cet album collaboratif There is only now, le groupe prouve qu’il est là pour rester.
Tajai, Opio, Phesto et A-plus se sont mis en quatre pour développer une trame complexe impliquant trois personnages (Womack, Myriam et Stony) dont le décor s’imagine sur les très belles instrumentations fusionnant rap orchestral et soul/rock et qui peuvent varier le long d’un même morceau (Les flûtes de "Another Part of You", les jolies petites mélodies, les rythmiques..). L’atmosphère n’est pas des plus joyeuses, l’humeur est amère et ghetto. De ce point de vue, There is only now est tout à fait comparable à undun des Roots. Le concept tourne autour de cette idée : il n’y a que maintenant, le passé est illusion et le futur que fiction.
Au casting, Ali Shaheed Muhammad (Tribe Called Quest) joue l’animateur radio de K-NOW (alerte jeu de mots) sur les multiples interludes, Busta Rhymes, prêt à faire n’importe quel featuring pour s’accrocher (oublions vite sa pub pour Toyota), qui se revalorise comme il se doit en prenant le rôle du gros dur Womack ("Womack’s Lament"), tandis que Scarub prend celui de Stony ("Stone Cold"). Snoop Dogg (!) quant à lui joue les sages sur "There is only now".
Les superbes productions d’Adrian Younge -encore une fois- s’accordent idéalement aux situations narrées par les quatre rappeurs. Mais il est loin d’être évident de tirer partie de cet aspect storytelling avec un faible niveau d’anglais, reste à apprécier les flows et la complémentarité intacte des Souls of Mischief. There is only now est une des sorties hip-hop de la rentrée… littéraire?