C’est à petit pas depuis Val-vert que l’on rejoint le site du For Noise, dans les hauts vaudois de Pully, au loin des scènes noires opaques contrastent avec la verdure, l’arrivée en surplomb du site donne envie. Sur place, on se promène aussi volontiers dans ce festival à échelle humaine et à l’esprit bon enfant. Seul hic du jeudi si vous avez les crocs prenez votre mal en patience, la viande se fait attendre ! Le hamburger n’a plus rien du fast food mais il gagne en verdure !
Le site a tout pour être original, de longs arbres serpentent autour de la grande scène alors que les petites scènes ont des plafonds que l’on touche à bras levés. Il paraît que le site est un stand de tir dit-on par ici, on préfère les bruits et l’impact de ces jours-ci !
Ce qui distingue le For Noise c’est une programmation de qualité et de goût. Bon je vous l’accorde beaucoup de barbus à ce festival, les hipsters ont la côte ! Tendance lausannoise oblige ! Et ils ont raison se couvrir la peau car le froid gagne doucement mais sûrement ce jeudi d’ouverture.
On commence par la scène adjacente de l’Abraxas, aux plafonds si bas, avec Blind Butcher. Ce duo lucernois a du talent dans les doigts et un son bien diversifié. Dans cette ambiance de hangar, ils sont parfaits.
On passe aux choses sérieuses, descente vers la grande scène où surgit The Gost of a saber tooth tiger (dit the Goastt). Le fantôme du tigre aux dents de sabre. Ce type aux cheveux longs avec ces petites lunettes nous rappelle quelqu’un avec son style si particulier et sa façon d’être, et bien oui, il s’agit bien de Sean Lennon. Du rock psychédélique en veux-tu en voilà ! Sean Lennon est accompagné entre autre de Charlotte Kemp Muhl, ils se définissent comme une chimère, une créature fabuleuse faite avec deux créatures distinctes et différentes. Les psychotropes et la fascination pour Jimi Hendrix aident pour la formulation et pour ce côté planant et envoûté, qui leur donne des airs évaporés.
Clou de la soirée la formation américaine de Beirut amène d’emblée une atmosphère envoûtante. Emmené par Zach Condon aka Beirut, on ressent la puissance des fanfares balkaniques, le jazz manouche, des airs hispaniques et bien d’autres encore… Un enivrement des sens, au final on ne sait plus où l’on est, mais on a juste envie de se lancer porter. Un voyage aux sons des cuivres et de l’accordéon omniprésents, le plus souvent sur des rythmes à trois temps. On a juste envie de les inviter à descendre et se promener dans le public. A découvrir ou re-découvrir sans modération, vraiment une évasion majestueuse ! Splendide, sans temps morts !
Malheureusement pas le temps de se déhancher sur Larytta, on doit attraper les bus gratuits, en voilà une belle initiative ! Merci !