La fraîcheur de la bise du matin pourrait en tromper plus d’un, sommes nous vraiment en été, avec cette météo perturbée?
Arrivé sur le territoire des marmottes avant le lever du soleil, je me camoufle au pied d’un sapin à l’aide d’un filet qu’elles tolèrent habituellement très bien afin de ne pas les déranger dans leurs activités. L’attente débute durant deux longues heures où ciel se charge peu à peu de lumière, esquissant progressivement les contours du paysage me faisant face. N’étant pas venu dans cet endroit depuis plusieurs semaines, je n’avais pas anticipé que les herbes seraient aussi hautes aux coeur du territoire des rongeurs terrassiers. La vivacité des herbacées est telle qu’il n’est même plus possible de distinguer l’embouchure du terrier principal des marmottes… Observer une marmotte au garrot dans ces conditions relevait de l’impossible.
La mort dans l’âme, j’attend encore quelques heures en espérant je ne sais quoi… Et comme souvent la patience a payé. Sous un doux rayon de soleil perçant à travers les nuages qui s’étaient agglutinés sur la crête du Jura, une, deux, puis trois marmottes se ont émergées des hautes herbes en position de guetteuse. Immobiles au milieu des herbes dansant dans le vent, les marmottes sont restées ainsi de longues minutes à scruter attentivement les alentours.
Profitant de ces conditions de prise de vue particulière, j’ai tenté de diminuer la vitesse d’obturation au minimum afin d’introduire le mouvement des herbes dans les clichés présentés cette semaine.
Val-de-Travers, le 31 août 2014