genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Durée: 1h45
Année: 2004
l'histoire: Un photographe de mode est atteint de pulsions meurtrières envers les modèles qu'il rencontre au hasard. La soeur de sa petite amie développe des soupçons prononcés envers cet être cynique et froid, jusqu'à mettre sa jeune vie en péril.
La critique d'Alice In Oliver:
Ces dernières années, des films tels que A Serbian Film et Philosophy of a Knife ont fait beaucoup de bruit sur la Toile. Si la réputation de A Serbian est un peu usurpée, ce n'est pas le cas de Philosophy of a Knife. En 2004, c'est un autre film qui déclenche le scandale et la polémique. Son nom ?
Murder Set Pieces, réalisé par Nick Palumbo. La raison d'un tel scandale ? J'y reviendrai par la suite... A l'origine, Murder Set Pieces a été conçu comme un remake "hardcore" de Maniac, le célèbre film trash de William Lustig en 1980. Le long-métrage a même connu un remake officiel homonyme, cette fois-ci réalisé par Franck Khalfoun en 2012.
En l'occurrence, Nick Palumbo connaîtra toutes les difficultés du monde lors de la sortie de Murder Set Pieces. Le film est carrément banni en Angleterre et ne sort qu'en 2008 (donc quatre longues années plus tard) aux Etats-Unis. Le long-métrage écope carrément d'une interdiction aux moins de 18 ans. Dans un certain nombre de pays, le film est censuré de plusieurs minutes.
A ce sujet, il existe plusieurs versions du film: une version d'une heure et demie environ, une autre d'une heure et 23 minutes et enfin la version non censurée d'une heure et 45 minutes. C'est de cette dernière version que nous allons parler dans cette chronique.
Au niveau de la distribution, on ne relève pas d'acteurs très connus. Seul Tony Todd fait véritablement exception. Viennent également s'ajouter Sven Garrett, Gunnar Hensen et Cerina Vincent. Pour le reste, le scénario est de facture classique. Attention, SPOILERS !
A Las Vegas, un photographe de mode (dont on ne connaîtra jamais le nom) est atteint de pulsions meurtrières envers les modèles qu'il rencontre au hasard. La soeur de sa petite amie développe des soupçons prononcés envers cet être cynique et froid, jusqu'à mettre sa jeune vie en péril. Vous l'avez donc compris: Murder Set Pieces reprend exactement (ou presque) le scénario de Maniac.
Rappelons qu'à l'époque, le film de William Lustig avait lui aussi provoqué la polémique. En ce sens, Murder Set Pieces et Maniac partagent de nombreuses similitudes. Clairement, Nick Palumbo vise à choquer son audimat. Mission plutôt réussie en l'occurrence.
Dans Murder Set Pieces, le réalisateur mélange à la fois des meurtres particulièrement sordides, des tortures très réalistes, des images du 11 septembre et même plusieurs extraits de la période de gloire du Troisième Reich. Autrement dit, la psychopathologie de notre meurtrier de service semble trouver ses origines dans le mal absolu.
Certaines critiques y verront un film profondément antisémite et mysogine. C'est le risque lorsque l'on sort un film qui délivre autant d'images chocs. En l'occurrence, il s'agit d'une fausse accusation. Certes, les femmes ne servent ici qu'à servir de menu fretin à notre boucher bodybuildé.
Sur ce dernier point, Murder Set Pieces ne plaisante pas avec la "marchandise" (si j'ose m'exprimer ainsi...): strangulations, viol, nécrophilie, meurtres d'enfants, tronçonneuse dans la tronche et j'en passe... Il faut bien le reconnaître: malgré un budget limité, les effets spéciaux et les maquillages sont particulièrement réalistes.
En résumé, les fans du cinéma trash et extrême seront en terrain connu et quasiment conquis. Il faut bien l'admettre: Murder Set Pieces n'est pas le mauvais film qui a pu déclencher les foudres de la critique au moment de sa sortie. Seconde qualité: le long-métrage a au moins le mérite de se détacher des productions hollywoodiennes standardisées, comme c'est par exemple le cas de Saw et de Hostel. Toutefois, le film souffre tout de même de nombreux défauts.
Le premier et pas des moindres: la médiocre qualité de l'interprétation. Clairement, Sven Garrett, qui interprète le serial killer, n'est pas Joe Spinell (soit l'acteur principal de Maniac).
Certes, l'acteur a un physique impressionnant. Hélas, son interprétation laisse sacrément à désirer. Et puisqu'il est question de Maniac, Murder Set Pieces souffre justement de la comparaison avec son modèle. C'est finalement le plus gros défaut du film.
Enfin, on a bien du mal à cerner le rapport entre les meurtres abominables commis par notre tueur "dézingué du bulbe" (je viens d'inventer l'expression) et les images du 11 septembre ou encore les séquences "nazillardes". Sur le fond, on se demande où Nick Palumbo veut en venir et ce qu'il cherche éventuellement à montrer et/ou à démontrer.
Pourtant, au risque de me répéter, Murder Set Pieces n'est pas non plus la purge décriée par la presse. Ca reste tout de même un honnête film de genre avec ses qualités et ses défauts.
Note: 12/20