Publié le 30/08/2014 par Jefferson Desport
La ministre de la Justice s'est rendue ce samedi matin à la réunion des frondeurs avant de déclarer, devant la presse : "On a permis à ce pays de se démoraliser"
#PS #UEPS2014#ViveLaGaucheS'il est encore trop pour parler d'un acte fondateur, la réunion, ce samedi matin à La Rochelle, en marge de l'université d'été du PS, des frondeurs marque à coup sûr un tournant. Et un véritable succès médiatique. Conforté bien sûr par la présence de nombreux militants qui n'ont eu aucun mal à remplir l'amphi 400 de la faculté de lettres.
Mais aussi et surtout par la visite surprise de la dernière ministre rebelle du gouvernement : la Garde des Sceaux, Christiane Taubira. Pourtant priée, comme ses autres collègues, de « jurer » fidélité à la ligne politique définie par François Hollande, elle n'a pas hésité à passer outre et à rejoindre les députés frondeurs du PS.
Jefferson Desport @jeffdesportSuivreArrivée de Christiane Taubira. Les frondeurs ont reusdi leur #UEPS2014 10:27 - 30 Août 2014
Superbe coïncidence, Christiane Taubira a fait son entrée, dans une cohue médiatique dont elle a l'habitude, au moment même où Laurent Baumel, le député d'Indre et Loire déclarait : « Il faut que la fronde, puisque c'est son nom, soit soutenue et encouragée. » Difficile de faire mieux sur le plan du symbole.Reste qu'avec cet affichage de la ministre de la Justice, les frondeurs ne pouvaient meilleur coup de projecteur.
Surtout que si Christiane Taubira a quitté la salle sous les applaudissements sans dire un mot, elle a réservé ses paroles à la presse, juste avant de remonter sur son vélo. Des paroles qui sonnent comme une véritable charge contre la ligne politique du gouvernement auquel elle appartient.
Elle "assumera les conséquences" éventuelles de son passage chez les frondeurs
« Ce qui compte ce sont les principes, attaque-t-elle, devant une forêt de micros. Je vous dis les choses très sérieusement car je les prends très sérieusement. La situation des Français est extrêmement difficile. On a permis à ce pays de se démoraliser. Au deux sens du terme. C'est à dire de perdre, à un moment, la morale républicaine. Celle qui consiste à dire que lorsqu'on est face aux difficultés, nous sommes capables de rassembler nos forces, de débattre, de faire appelle à la raison, de nous rappeler les valeurs de la République : les libertés, l'égalité et les solidarités. La laïcité qui nous permet de vivre ensemble. Nous sommes capables de ça. C'est la première démoralisation que nous avons laissé faire. »
« La deuxième démoralisation, poursuit-elle, nous avons laissé les Français perdre le moral, c'est à dire ne plus penser qu'il y a un espoir dans ce pays, de ne plus croire en leur avenir, alors que ce pays à des potentialités extraordinaires, un héritage fabuleux. Je l'ai toujours dit nous devons refaire place à la politique. La politique, c'est le courage de s'interroger sur la vie dans la cité, la politique c'est le courage de s'interroger sur les espaces que nous créons, pour nous comprendre et nous rassembler. Je veux y prendre ma part et ce matin j'y ai pris ma part. »
Interrogée sur le fait de savoir si elle prenait le risque d'être débarquée comme Arnaud Montebourg et Benoît Hamont, Christiane Taubira a répondu : « J'en assume les conséquences. »
Quand on saut que les frondeurs n'ont de cesse de dénoncer la politique suivie par le Premier ministre et le président de la République, voici donc le premier couac du gouvernement Valls 2.
Pont levé à la demande de la préf à La Rochelle qui empêche le passage chez les frondeurs, symbole de la rupture PS. pic.twitter.com/AjS9tLtAhi
— Sophie de Ravinel ن (@S2RVNL) 30 Août 2014
#UEPS Parquée à 200m de l'encan, la CGT fait manifestement plus peur à notre parti que le MEDEF. #bientotlagauche pic.twitter.com/4vDr5iCTbU
— Martin Glesser (@MartinGlesser) 30 Août 2014