Musée des années 30 à Boulogne-Billancourt

Par Mpbernet

Nul besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour découvrir des richesses artistiques. Une visite à Boulogne-Billancourt suffit !

L’idée première était de visiter le Musée des Années 30 … vous connaissez mon addiction pour cette période si faste de l’art français de l’Entre-deux-Guerres. Et c’est une découverte passionnante de ce musée municipal fondé en 1939 et logé à présent dans l’Espace Landowski, contigu à l’imposant l’Hôtel de Ville dessiné par Tony Garnier, du plus pur style stalinien.

Un musée riche de plusieurs collections de sculptures monumentales, peintures et objets du quotidien, dédié à l’origine à la vocation industrielle de la ville. Un documentaire accueille les visiteurs et les éclaire car le palmarès est éloquent : Louis Renault, au premier rang de ceux qui ont transformé la cité, qui envahit littéralement tout le sud de la ville et s’installe à l’Ile Seguin (qu’il faut surélever de plusieurs mètres pour parer aux dégâts des eaux éventuels) à partir de 1920, les frères Farman, pionniers de l’aviation – à l’origine de la création de la compagnie Air France -  suivis par Robert Esnault-Pelterie, précurseur de l’aéronautique, mais aussi, dès le XVIIème siècle, l’industrie de la blanchisserie – pas moins de 200 entreprises le long des 200 numéros de la rue d’Aguesseau, les studios de cinéma … Un incroyable mélange de territoires industriels et de secteurs résidentiels …

Le quatrième étage du musée, début du parcours, est dédié aux arts décoratifs et au design des objets usuels. Je comprends maintenant pourquoi je reste fascinée par cette époque : ces objets, je les ai connus dans ma jeunesse.

La cafetière italienne Moka express, créée en 1933, le petit poste de radio, la machine à coudre Pfaff, le mobilier sombre incrusté d’ivoire, aux lignes rondes, dont la « salle à manger » de mes parents s’inspirait … Il y a là quelques pièces emblématiques de Ruhlmann, Leleu, un vitrail aux biches de P. Petit, et surtout une immense table-bureau ayant appartenu à Eugène Schueller, le fondateur de L’Oréal, une intéressante rétrospective d’objets d’orfèvrerie Christofle.

L’étage inférieur est consacré à la peinture, exclusivement figurative. Un hommage appuyé à Paul Jouve, le peintre animalier préféré de Nicolas, et un clin d’œil à notre amie Mathilde avec plusieurs toiles de Georges Sabbagh, dont un autoportrait à la robe de chambre, saisissant. Un beau portrait de Rob Mallet-Stevens, l’architecte génial, des sculptures de Marcel Landowski auquel nous devons le monumental christ du Corcovado ou la statue de sainte Geneviève protégeant Paris.

Un musée clair et bien organisé, à l’accueil chaleureux, très peu de visiteurs … de quoi renouer en douceur avec la quête sans fin de la connaissance que nos loisirs de retraités nous permettent...

Musée des années 30, Espace Landowski – 28 avenue André Morizet – 92100 Boulogne-Billancourt –métro Marcel Sembat.