Enfin, le voici, le voilà !! Mon avis sur Le syndrome Copernic a tardé, mais il a tout de même fini par arriver !
Je commence de plus en plus à remarquer que j’ai besoin d’un bon moment de réflexion avant de chroniquer un livre, et je ne sais pas si c’est une bonne ou mauvaise nouvelle. Tout est-il que ça me permet de prendre un peu de recul par rapport à mes lectures, et je pense que ça peut être plutôt bénéfique… A vous de voir !
Titre original : Le syndrome CopernicAuteur : Henri Loevenbruck
Traductrice : Maria Alice Araripe Sampaio Doria
Genre : Thriller
L’histoire : "Vigo Ravel, 36 ans, souffre du syndrome Copernic: il pense détenir une vérité que le monde refuse, mais dont la portée pourrait bouleverser l’avenir de l’humanité. Diagnostiqué schizophrène et amnésique, il est soigné grâce à son psychiatre et à des médicaments. Mais, un jour, il est sauvé de terribles attentats par les voix dans sa tête qui lui ont dit de fuir…"
Citation : "L’invention du langage est le plus bel aveu de notre incapacité à nous comprendre".
Les personnages : Le personnage principal – si je puis me permettre – c’est bien évidemment Vigo Ravel, 36 ans, un peu perdu, certes, mais si attachant ! :-D C’est simple comme bonjour, j’ai tout de suite éprouvé de l’empathie pour lui, et je l’aurais volontiers pris sous mon aile si seulement j’étais à ces côtés… Il faut dire que ce qu’il traverse est loin d’être facile : tout le monde le trouve à moitié fou – et il ne peut s’empêcher de finir par le penser… Malgré les faits qu’il a vu, entendu, et vécu.
Mais Vigo redécouvre aussi le monde. C’est marrant, parce qu’en lisant son âge sur la quatrième de couverture, j’étais persuadée qu’il me serait impossible de vouloir protéger ce personnage. Et pourtant, on le suit pas à pas dans sa nouvelle vision, son nouvel état d’esprit, ses rencontres et petits plaisirs de la vie, qu’avant, il n’avait pas.
C’est d’ailleurs au cours de cette nouvelle vie, où il essaye tant bien que mal de briser les liens qui le rattachent à ses habitudes – pour des raisons de sécurité – qu’il va rencontrer une femme à qui il demande désespérément de l’aide. Bien que leur relation soit plus que prévisible, elle m’a quand même bien plu. Mais chuut, je ne vous en dit pas plus ;-)
Mon avis : J’ai dévoré ce petit pavé en quelques jours à peine, malgré les excursions dans les dunes au Brésil !!! Je ne pensais qu’à ce petit bijou, et j’ai même lu dans le bus – chose que je ne fais jamais – pour pouvoir avancer dans ma lecture ! Vous l’aurez compris, ce fut presque un coup de cœur !!!
Je ne suis sûrement pas la mieux placée pour écrire cette chronique, car je n’avais jamais lu de thriller avant celui-ci. Cependant, c’est presque de mon devoir de vous faire découvrir ce livre, si ce n’est pas déjà le cas.
Dès les premières pages, j’ai accroché à l’histoire. Vigo est totalement perdu, cherchant péniblement à connaître la vérité, instable, et pas très sûr de lui, après toutes ses années où on lui a sans cesse répété qu’il était schizophrène. C’est assez déstabilisant, car moi aussi, j’ai été perdue pendant ma lecture, tout comme Vigo.
J’ai été transportée par ses doutes, angoissée, impatiente !!! J’aurais voulu que les choses aillent mieux pour ce personnage si attachant, j’aurais voulu qu’aucune organisation secrète, invisible et introuvable existe. On ne peut s’empêcher de penser aux différentes issues que peut prendre l’intrigue, et on se demande tout du long quel chemin il faut prendre.
Dans certains passages, c’est presque impossible de distinguer le vrai du faux, et c’est pour moi la plus grande qualité de ce roman, car on nous trompe, on nous disperse dans des tas d’élaborations, puis on nous donne à nouveau un indice plutôt douteux. Et finalement, on finit par découvrir que notre premier point de vue était le bon…!
La plume de l’auteur est extrêmement fluide et prenante. L’intrigue est très rapidement mise en place, et on est tendu du début à la fin du roman. Les pages s’enchainent les unes après les autres, sans qu’on s’en rende compte. Côté schéma narratif, on est bien sûr à la première personne du singulier ; on se sent vraiment très proche de Vigo, et on partage ses inquiétudes. Ses notes Moleskine sont très intéressantes, de 1, car ça nous prouve qu’il est bien en proie à des remises en question, et de 2, parce que ça m’a appris pas mal de choses. ^^
Pour certains, ce style de thriller est bien trop "gros", pas très crédible, ce qui est bien sûr justifié. Mais ça ne m’a pas du tout dérangée pendant ma lecture. Certes, presque tous les éléments sont invraisemblables, mais une fois qu’on a bien assimilé ce côté-là du roman et qu’on l’accepte, le reste passe sans souci.
Ma note : 9/ 10. Je suis ressortie de cette lecture bouleversée, et presque soulagée d’avoir enfin compris ce qu’il se passait avec Vigo. Son histoire difficile n’est que plus touchante, et ses doutes nous perturbent tout autant. L’auteur a un talent incroyable pour nous faire ressentir chaque émotion, crainte, ou malaise. Un vrai petit chef-d’œuvre, qui pour ma part, m’a totalement déstabilisée. Henri Loevenbruck signe là un thriller psychologique des plus passionnants, que je vous conseille impérativement, bien sûr !! :-)
Lilou