De précédentes études ont déjà apporté des preuves ou suggéré que la consommation excessive de nourriture conduit à une neuro-adaptation des circuits de la récompense. Une surconsommation ou hyperphagie affaiblit peu à peu la capacité de contrôle de soi. Ici, les chercheurs de l’Université de Sydney démontrent que ce phénomène se vérifie aussi, de manière spécifique pour la junk food au point d’inhiber toute récompense pour les autres types d’aliments.
Leur expérience montre que des rats submergés de malbouffe non seulement deviennent obèses mais perdent l’appétit pour une alimentation équilibrée. Le professeur Margaret Morris, chef de pharmacologie de la Faculté des sciences médicales de l’UNSW (Australie) a conditionné de jeunes rats mâles à associer 2 indices sonores spécifiquement avec une saveur particulière, celle de la cerise et du raisin. Des rats nourris avec un régime alimentaire sain cessent de répondre aux signaux liés à une saveur de laquelle ils ont trop abusé, conformément au mécanisme inné qui protège contre la suralimentation. Des rats nourris durant 2 semaines de fast food, gâteaux etc…soit un apport calorique accru de 150% montrent un tout autre comportement. Non seulement ils n’évitent plus ces aliments après en avoir abusé mais ils boudent, durant un certain temps, une alimentation plus saine.
L’étude montre, certes sur l’animal, que trop de malbouffe induit encore plus de malbouffe et rend plus difficile encore le retour à un régime alimentaire équilibré.
Les chercheurs expliquent que la malbouffe entraîne des changements durables dans le circuit de récompense du cerveau en particulier dans le cortex orbitofrontal, une région du cerveau responsable de la prise de décision. Un processus qui se produit à l’identique chez l’Homme.
Source: Frontiers in Psychology 27 August 2014 DOI: 10.3389/fpsyg.2014.00852 Cafeteria diet impairs expression of sensory-specific satiety and stimulus-outcome learning
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