Pas vraiment de quoi se rassurer… La Crimée au giron de ses rêves de gloire N’aura donc pas suffi à calmer ses ardeurs Le maître de Russie en son livre d’histoire Redessine un pays aux trop fières ampleurs.
Le voisin ukrainien tend son flanc oriental Pour se faire caresser par la main de Moscou Vladimir s’en complaît qui nourrit le martial Combattant milicien, séparatiste fou.
L’insurgé du Donbass sous l’égide du Tsar Humilie le soldat par Kiev assermenté Le combat de visage a changé sous le fard Des soutiens militaires et de la volonté.
Porochenko troublé, qui tenait la victoire Voit soudain s’ériger les moissons du revers Ses armées encerclées se préparent sans gloire A user d’un couloir prôné humanitaire.
Corridor vexatoire pour ces aigles à genoux Ces enfants de Maïdan nourris d’un coup d’Etat Que le maître Poutine a traîné dans la boue D'Illégitimité aux accents scélérats !
Le mentor du Kremlin assuré de sa cause Brandit l’épouvantail d’un fascisme ukrainien Et coupera le gaz à quiconque s’oppose Aux croisades épiques de son cœur tragédien.
Et qu’importe l’enfant en son rouge uniforme Tombé au champ d’horreur criblé d’anonymat Qu’une mère réclame en averses difformes Pour s’entendre égrener des silences béats.
Et qu’importe le doigt qui activa l’éclair Foudroyant en son vol un avion malaisien Responsabilité n’a que faire d’une guerre Qui promeut le mensonge en discours quotidien.
L’Europe s’atermoie sur le choix des sanctions Ah si seulement l’OTAN de l’Ukraine était mère On porterait secours au nom des conventions A défaut sort l’écho de défis éphémères.
L’oncle Sam assoupi dans ses braies de gendarme Ne veut plus rejouer l’ingérence en série Ses armées fatiguées par tant de prises d’armes N’ont de la guerre froide nul feu de nostalgie !
Poutine en bon stratège, feignant d’avoir nourri L’incendie qui s’avance par ses feux chenillés Peut endosser l’armure de la chevalerie En offrant aux vaincus sa magnanimité…
Et le temps pourrait bien jouer en sa faveur Pour atteindre le Graal d’un pays à ses pieds Arraché d’un Etat, mosaïque d’humeurs Qu’il eût fallu, jadis, savoir finlandiser…