Vladimir Poutine semble faire cavalier seul dans le
bras de fer qui l’oppose à l’Europe et aux Usa sur le théâtre de l’Ukraine
orientale. Les séparatistes ukrainiens, entièrement voués à sa cause, semblent
finalement l’emporter face aux soldats dépêchés par Kiev. Il est vrai que des
soldats russes aident les insurgés de la bataille de Donbass et que nul ne
dément la franchissement de la frontière russo-ukrainienne par des chars russes
si ce n’est...Poutine lui-même !
Les Occidentaux tergiversent. L’Europe est divisée.
Certains pays craignent les représailles car ils sont trop dépendants du gaz
russe. Les USA, fatigués d’être le gendarme du Monde, veulent se reposer et
diminuer les dépenses militaires.
Oui, Poutine semble gagner son pari : arracher le
bras oriental d’un pays à qui il a déjà dérobé la Crimée. Le grand rêve de
Vladimir de constituer une immense zone douanière qui ressemblerait à l’ex Urss
prend le chemin de la ruse, de l’argumentation teintée de propagande, et rien
de neuf à l’Est en ce domaine.
Mais les responsables ukrainiens lui auront bien prêté
les verges pour se faire battre. Le nouveau maître de Kiev, Porochenko, ne s’est
pas spécialement échiné à éradiqué des mouvances fascistes au sein de sa ville. Poutine a beau jeu de
dire que le combat des insurgés de l’Est est légitime. Il faut combattre le
fascisme…
Un avion malaisien abattu (par on ne sait qui, puisque
chacun reporte la responsabilité sur le camp d’en face), des soldats russes
enterrés en cachette pour occulter la guerre hideuse et une impression de
guerre froide qui brandit, par la voix de fous, le spectre d’une déflagration
nucléaire…
Pas vraiment de quoi se rassurer…
La Crimée au giron de ses rêves de
gloire
N’aura donc pas suffi à calmer ses
ardeurs
Le maître de Russie en son livre
d’histoire
Redessine un pays aux trop fières
ampleurs.
Le voisin ukrainien tend son flanc
oriental
Pour se faire caresser par la main de
Moscou
Vladimir s’en complaît qui nourrit le
martial
Combattant milicien, séparatiste fou.
L’insurgé du Donbass sous l’égide du
Tsar
Humilie le soldat par Kiev assermenté
Le combat de visage a changé sous le
fard
Des soutiens militaires et de la
volonté.
Porochenko troublé, qui tenait la
victoire
Voit soudain s’ériger les moissons du
revers
Ses armées encerclées se préparent sans
gloire
A user d’un couloir prôné humanitaire.
Corridor vexatoire pour ces aigles à
genoux
Ces enfants de Maïdan nourris d’un coup
d’Etat
Que le maître Poutine a traîné dans la
boue
D'Illégitimité aux accents
scélérats !
Le mentor du Kremlin assuré de sa cause
Brandit l’épouvantail d’un fascisme
ukrainien
Et coupera le gaz à quiconque s’oppose
Aux croisades épiques de son cœur
tragédien.
Et qu’importe l’enfant en son rouge
uniforme
Tombé au champ d’horreur criblé
d’anonymat
Qu’une mère réclame en averses difformes
Pour s’entendre égrener des silences
béats.
Et qu’importe le doigt qui activa
l’éclair
Foudroyant en son vol un avion malaisien
Responsabilité n’a que faire d’une
guerre
Qui promeut le mensonge en discours
quotidien.
L’Europe
s’atermoie sur le choix des sanctions
Ah si seulement l’OTAN de l’Ukraine
était mère
On porterait secours au nom des
conventions
A défaut sort l’écho de défis éphémères.
L’oncle Sam assoupi dans ses braies de
gendarme
Ne veut plus rejouer l’ingérence en
série
Ses armées fatiguées par tant de prises
d’armes
N’ont de la guerre froide nul feu de
nostalgie !
Poutine en bon stratège, feignant
d’avoir nourri
L’incendie qui s’avance par ses feux
chenillés
Peut endosser l’armure de la chevalerie
En offrant aux vaincus sa magnanimité…
Et le temps pourrait bien jouer en sa
faveur
Pour atteindre le Graal d’un pays à ses
pieds
Arraché d’un Etat, mosaïque d’humeurs
Qu’il eût fallu, jadis, savoir
finlandiser…