Nokia HERE arrive sur les smartwatches Gear de Samsung

Décidément, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que ce qu’il reste de Nokia en mains du finlandais s’ouvre à autre chose que Windows Phone. HERE, le service de cartographie maison de Nokia, véritable argument d’achat des acquéreurs de Windows Phone Nokia, jusqu’ici, puisqu’offert dans les mobiles Lumia, débarquera chez Samsung. Sur les smartwatches Gear, plus précisément…

Ok Google: Find my way away from Elop…

A l’heure où la majeure partie des relayeurs d’information tech passent leur temps à tenter de générer le buzz sur la prochaine montre connectée, s’attachant plus à voir le lectorat s’écrier qu’il préfère un modèle rond plutôt que rectangulaire, la vraie guerre industrielle autour du produit qui devrait prendre le relais du boom, passé, du smartphone, se passe ailleurs.

Nul besoin de se nommer Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, mi-parti pris, avec ses récentes déclarations sur re/code, pour avoir déjà compris que la montre intelligente n’a d’avenir qu’avec de vraies fonctions propres, autrement dit, dotée d’une vraie indépendance relativement aux smartphones, pour que le « besoin » se manifeste réellement chez les consommateurs.

Il y a peu, le fabuleux service gratuit Nokia HERE, bonus cartographique gratuit et efficace que connaissent bien les amateurs de smartphones tournant sur Windows Phone, a été annoncé comme prompt à débarquer sur les smartwatches Gear de Samsung, avant de s’installer sur d’autres montres carburant à l’OS spécifiquement dédié aux « wearables » de Google. Le même Samsung qui s’apprête à présenter sa Gear S, rectangulaire, incurvée, mais surtout… disposant d’un logement pour carte SIM la rendant indépendante d’un smartphone. Tout cela devrait se concrétiser d’ici peu, dès début septembre, à l’IFA de Berlin. Soit un peu avant la conférence de Apple, le 9 septembre, lors de laquelle tout Wall Street attend une montre connectée révolutionnaire, histoire de célébrer le système, avant son prochain crash qui ne laissera, comme d’habitude, aucun enseignement.

La Gear S, qui sera dévoilée à l’IFA de Berlin…

Hors produit à proprement parler, il est intéressant de voir les symbioses qui se mettent en place. Nokia, libéré de l’emprise Microsoft sur ses logiciels et services, propose ce qu’il a de mieux, ailleurs. Et c’est Samsung qui en profite en premier, à un instant crucial. Car le constructeur qui parviendra le premier à fournir un produit qui se suffit à lui-même dans le domaine des montres connectées, sans la nécessité de disposer d’un smartphone « maître », qui plus est disposant de logiciels utiles et ergonomiques risque bien de prendre une sérieuse option sur le marché global.

Ce qui est drôle dans l’histoire, c’est qu’un des premiers arguments logiciels risque bien d’arriver d’un constructeur de mobiles historique, déchu et racheté par une firme qui a bâti son empire sur le software, tandis que le côté hardware, la smartwatch en elle même, sera construite par un protagoniste qui pourrait prendre une sacrée revanche en devenant précurseur, aussi bon dans l’industrialisation de masse de produits électroniques de consommation que médiocre en solutions logicielles, quelques jours avant la potentielle annonce d’une firme californienne pommée sur le même créneau qu’on voit mal arriver avec un réel plus. Et pourquoi pas, leur rafler la mise de ce qu’on nomme l’innovation. Ce truc qui est en fait, dans le domaine, la capacité à produire un objet réunissant les bonnes technologies au bon moment, apte à répondre à un « besoin » de consommation facile à suggérer.

Reste la question à deux balles pour le consommateur, qui vaut des milliards pour les opérateurs mobiles. Comme celui qui règne en maître absolu dans notre petite Helvétie, parvenant par la magie de sa communication à faire avaler nombre de couleuvres, comme récemment en mettant en avant la connexion des mobiles via wi-fi dans les zones mal desservies par la 4G, alors que les solutions de Voip gratuites pour mobiles existent depuis belle lurette. Comment vendre une montre qui intègre une carte SIM? En offrant le mobile qui va avec? En régulant le partage de connexion pour forcer l’achat de 2 abonnements? La question n’est pas anodine, puisque bien avant de faire semblant de s’intéresser aux « besoins » des consommateurs, chaque vente d’appareil connecté passe par un deal avec les opérateurs…

Mais cela, nous aurons le temps de le découvrir, quand (et si) les smartwatches autonomes finiront par arriver en masse.

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