Nos 67 colis dans la fraîcheur suisse
On nous avait promis huit semaines, on nous avait dit de compter plutôt trois mois. Nous nous étions mis en en tête fin septembre. Par sécurité. Par confort aussi, nous aurions peut-être même le temps d'envisager, voire de réaliser quelques travaux jusque là. Vider caves et greniers, le grand désencombrement, il le fallait. Abattre un mur ? Repeindre un pièce ? Pourquoi pas ?Nos 67 colis à Shanghai
Même pas huit semaines depuis notre départ. Exactement deux mois après avoir pris congé de nos possessions chinoises, les voilà qui nous étaient annoncées plus tôt que prévu, avec deux jours de préavis. Surprise, du coup pas le temps de continuer à débarrasser, de peindre, de nous lancer dans des "gros travaux" ou de rédiger un article de blog. Heureusement, notre mémoire tient deux mois, nous savons ce qui va nous tomber dessus, contrairement au flou laissé par nos quatre ans d'absence. Il ne nous reste qu'à organiser.Conduire un camion dans une impasse peut s'avérer délicat,
pas moyen de faire demi-tour et il faut bien viser en marche
arrière. Nous avons essayé de faciliter la tâche du chauffeur.
Ce que nous avons ensuite découvert, c'est que le chauffeur et son assistant avaient terminé leur mission. C'est une autre équipe, venue de Berne, qui a déchargé le container sur la rue. Il fallait faire vite, chaque minute compte, un container c'est cher. Ce sont eux qui ont monté les colis, marche après marche, l'immeuble n'a pas d'ascenseur. Je parie qu'ils auraient bien aimé trouver le lift de Shanghai !
Nous avons tout retrouvé, avec émotion. Nos vies, celle d'avant, quand même un peu désencombrée d'objets parasites et de certitudes contestables, et celle de Chine étaient en train de fusionner sous nos yeux. Nous sommes de retour, plus tout à fait les mêmes, au même endroit, plus tout à fait pareil. Tant mieux !
Une petite surprise : les bols que j'avais achetés en dernière
minute à un marchand de rue, des bols chinois portaient
l'indication "France" !