genre: science fiction, catastrophe, post-apocalyptique (interdit aux - 12 ans)
année: 1980
durée: 2h35
L'histoire: En 1982, un virus mortel extermine la totalité de l'humanité, seuls les habitants des bases internationales situées en Antarctique sont épargnés par la contamination. Tandis que les survivants s’organisent, ils apprennent qu’un séisme menace de déclencher les tirs nucléaires automatisés dont l'Antartique est une des cibles.
la critique d'Alice In Oliver:
Certes, le nom de Virus, également connu sous le titre original de Fukkatsu no hi, ce qui signifie littéralement "Le jour de la résurrection", et réalisé par Kinji Fukasaku en 1980, ne doit pas vous évoquer grand chose. Pourtant, avec un budget de 16 millions de dollars, Virus fut, au moment de sa sortie, le film japonais le plus cher jamais réalisé.
Hélas, Virus fut néanmoins un échec malgré son budget colossal. Bien qu'il fut projeté lors de séances spéciales aux États-Unis, il ne fut pas réellement distribué en salles. Il fut directement vendu aux chaines de télévision à péage, dans une version coupée ramenée à 108 minutes, alors que le film original en compte 48 de plus.
C'est cette version, amputée de 30 % de son contenu et nettement inférieure à l'originale, qui est la plus connue et la plus diffusée à la télévision. On peut donc parler non seulement de bide commercial, mais aussi de film maudit. Reste à savoir si Virus est bel et bien la purge annoncée.
La réponse est négative. C'est même un bon film de genre malgré tout de même de sérieux défauts et de nombreuses incohérences scénaristiques. En tout cas, Virus est un film "attachant", réalisé, produit et écrit avec la sueur et les couilles d'un réalisateur (donc je le rappelle, Kinji Fukasaku) totalement investi derrière sa caméra.
En 1978, la production de Fukkatsu No Hi démarre enfin. Le producteur, Haruki Kadokawa, souhaite que ce film soit un évènement et pour y parvenir, il souhaite réunir toute une galerie de stars, notamment américaines. En résumé, Virus a bien l'intention de séduire en dehors de ses frontières.
Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit Masao Kusakari, Bo Svenson, George Kennedy, Robert Vaughn, Olivia Hussey, Glenn Ford, Henry Silva et Chuck Connors. Malgré une réédition en dvd en 2002, le film est aujourd'hui tombé dans l'oubli. Toutefois, le long-métrage de Kinji Fukasaku possède un grand nombre de fans. Certains parlent même d'un film culte et d'un véritable classique du cinéma.
A défaut d'être un chef d'oeuvre en devenir et/ou tardif, Virus est (je le répète) un bon film de genre. Malgré ses nombreux défauts, le scénario du film reste intéressant voire même passionnant à analyser. Attention, SPOILERS ! En 1982, un virus mortel échappé d’un laboratoire secret d’armes biologiques, le MM88, extermine la totalité de l’humanité, à l’exception des scientifiques et techniciens des bases de l’Antarctique, épargnés du cataclysme par les températures polaires trop basses pour que le virus y soit actif. Les survivants s’organisent alors autour de la station américaine Palmer et tentent de recréer une société.
Mais une nouvelle menace les attend. Dans la folie des derniers jours, le système de défense ARS (Automated Reaction System) a été activé par les Etats Unis, et un séisme majeur au large de Washington risque de l’enclencher. Le monde connaîtra alors une nouvelle apocalypse, nucléaire cette fois-ci, lorsque la riposte automatisée des deux blocs américain et soviétique entrera en jeu !
La base Palmer serait même sur la liste des cibles visées par la riposte russe… Décidés à tenter le tout pour le tout, nos survivants envoient un sous-marin jusqu’à Washington pour une mission-suicide afin de désactiver le système ARS.
Les deux volontaires pour cette excursion en zone contaminée reçoivent également une dose d’un vaccin expérimental contre le MM88. Tous les espoirs de nos survivants reposent donc désormais sur eux. Le film se divise en plusieurs sections bien distinctes.
Dans la première, le long-métrage se concentre sur l'épidémie galopante provoquée par un virus mutant (donc le MM88), sorte de grippe italienne, qui se nourrit des nombreuses infections connues de notre environnement. Aucun antidote n'existe. Chaque jour, des millions de personnes meurent. L'humanité est donc condamnée à périr. Le film en profite alors pour dénoncer les apprentis sorciers de notre temps avec un parallèle sur la Guerre Froide.
Dans un premier temps, ce sont les russes qui sont soupçonnés. Pourtant, ce sont bien les américains qui sont à l'origine de cette nouvelle arme bactériologique qui a donc échappé à leur contrôle. Seule solution, vivre en Antarctique. Le virus est inoffensif à des températures basses et extrêmes.
C'est la seconde partie du film. Finalement, les survivants ne se comptent que par quelques centaines. Désormais, ils doivent apprendre à vivre en communauté dans un milieu froid, désertique et hostile. Parallèlement, ils recherchent toujours un moyen de revenir à la "Terre Promise". Certains scientifiques continuent de travailler à l'élaboration d'un antidote.
Bien des années après le cataclysme, la Terre est morte... ou presque... C'est aussi à ce moment-là que le spectre de la Guerre Froide refait surface. C'est la troisième partie du film. Désormais, les rares survivants doivent faire face à une nouvelle menace: la guerre nucléaire, activée en cas d'attaque russe ou américaine. Leur base, située en Antarctique, fait hélas partie des points stratégiques et menacés par les bombes nucléaires. Deux personnes sont donc sélectionnées pour retourner à Washington et désactiver le système de défense. C'est la quatrième partie du film.
Malheureusement, nos deux héros arrivent trop tard et la bombe explose. Pour le héros principal, c'est un long périple pour la survie qui commence. C'est la cinquième et la dernière partie du film.
Vous l'avez donc compris: Virus possède son lot de rebondissements, la plupart du temps, totalement rocambolesques. Sur la forme, Virus ressemble à un brouillon et à une sorte de fourre-tout filmique souvent incohérent. A cela, s'ajoute une histoire d'amour peu passionnante et franchement tirée par les cheveux, à l'image de cet happy-end improbable.
Pourtant, sur le fond, Virus est loin d'être inintéressant. Certes, l'Humanité est condamnée à sa perte, mais les fondements de son héritage sont basés sur la destruction, la peur, le chaos, le nucléaire et l'angoisse de la bombe. Virus est donc un film particulièrement pessimiste qui aborde de nombreuses pistes de réflexion. Personnellement, et malgré (encore une fois) ses nombreux défauts, c'est un film que j'aime bien. Ma note principale pourra paraître généreuse.
note: 14/20