«Dustin la dinde» défendra l’honneur de l’Irlande à Belgrade. D’autres pays misent aussi sur l’humour déjanté. Révolution?
Considéré comme l’archétype de la ringardise, le concours de l’Eurovision est-il en train de vivre sa révolution? N’est-t-on plus obligé de miser sur la guimauve gnan gnan pour espérer s’y classer correctement?
Le résultat de la finale, qui aura lieu en cette fin de semaine à Belgrade, donnera une bonne indication. Plusieurs pays ont opté pour des candidats totalement décalés et c’est peu dire. On va même rire un soir d’Eurovision. Ne ratez surtout pas l’Irlande représentée par une marionnette baptisée «Dustin The Turkey» «Dustin la dinde», une star de la télé. Entourée de danseuses sexy et emplumées, Dustin rote, pète et la chanson, comme un pied de nez au concours lui-même, s’intitule «Irlande douze pointe». Certains, en Irlande, y vont vu une «insulte à la musique et aux autres pays participants», d’autres ont adoré. Même polémique en Espagne représentée par un candidat tout aussi déjanté: Rodolfo Chikilicuarte, une star lui aussi dans son pays. Banane sur la tête, fausse miniguitare autour du cou, Rodolfo se dandine sur du «Chiki-chiki», nouvelle danse dont on raffole aussi bien «en Chine qu’à Alcoron», banlieue sordide de Madrid. Le moustachu fait de la breakdance, imite robocop alors que ses accompagnatrices rondelettes s’encoublent. Son clip a été déjà regardé plus de 8 millions de fois sur Youtube. Dans un registre similaire, on n’oubliera pas Sebastien Tellier, notre candidat, figure des électros branchés.
Avec ses ballades, l’Irlande ou la France s’est sytématiquement pris des bouillons ces dernières années. Jouer la provoc, la surprise est peut-être la seule chance de gagner aujourd’hui face aux votes ethniques des pays de l’Est. La victoire surprise en 2006 de Lordi, le groupe de heavy metal finlandais, a été un tournant. Qu’en pensez vous?