A Ezile bay, calaos en vol, calaos en bois... mais calaos mythiques en Afrique !

Ezile Bay vu par la Sampson Family d'Africaclockwise, 
la famille qui fait le tour de l'Afrique dans le sens de la pendule.

A Ezile Bay,et Akwidaa, nous avons beaucoup de calaos, oiseaux mythiques en Afrique. Le sud Ghanaabrite nombre d'espèce de cet oiseau de la familledes toucans. Ezile Bay est proche de la foret de Cap Three Points, séjourner dans ce petit coin de paradis de l'Ahanta West est aussi se donner l’opportunité d'observer de nombreux oiseaux.

 Calaos en vol, calaos en bois et calaos mythiques d'Afrique, 

vous êtes prêts ?

Le pigeon vert africain au vert si doux

Le martin pêcheur du Sénégal bleu électrique du plumage et garance éclatant pour le bec, une merveille !

Le calao longibande (ha mais le voila !), tout en sobriété et équilibre de noir et blanc et ce beau bec jaune pale ... 

Vous pouvez retrouver plus de photo sur notre compte pinterest.
Le calao (hornbill en anglais) est un oiseau “phare” dans la mythologie notamment chez les Senoufo. Ainsi, il serait l'un des cinq premiers animaux arrivés sur terre avec le caméléon, la tortue, le serpent et le crocodile. Une longue histoire...Dans cette vision, l'homme aurait été crée de l'union du calao (notre père à tous dans cette hypothèse, ça nous change un peu d'Adam et Eve ...) et de la première créature féminine (indéfinie dans ce cas précis. Ah ?).
La première étape de cette genèse aurait été la création des astres, de la pluie, des cours d'eau et des arbres. Puis serait venue l'apparition des animaux dits primordiaux, le serpent (spécifiquement le python), le crocodile et la tortue, le caméléon (tiens ? Tous des animaux à “écaille” ? Des reptiles) et enfin le calao (le seul à plume). Puis l'Homme.
En Afrique (et pas que...), les animaux tiennent un rôle prépondérants dans les mythes, les légendes, les proverbes, les devinettes et les contes, que perpétuent et dynamisent les traditions orales.
Ils serviraient de modèles aux humains, qui, dès leur plus jeune âge, acquièrent leurs connaissances, notamment par l’initiation et ses cérémonies de transmission (et aussi l'imitation), en se référant à des codes puisés dans la tradition orale. Celle-ci accorde une valeur déterminée (positive ou négative) aux différents animaux domestiques et/ou sauvages de l’environnement quotidien.
Aujourd’hui encore, il est possible de retrouver ces animaux dans les noms des équipes nationales africaines de football. Comme les lions indomptables du Cameroun, les éléphants de Côte d’Ivoire ou bien les aigles du Mali et encore les crocodiles du Lesotho ou dans une version nationale ghanéenne “les porcs épics” ou Kotoko de Kumasi… Tout autant qu'aux USA le symbole est...l'aigle bien sur ! Et la France, le coq... A chacun son animal, volatile...
Les traditions africaines, bien que diverses, s’accordent volontiers sur le fait que “le créateur” aurait inventé et créé les animaux avant les hommes, qui tiendraient d’eux des règles de vie.
Cette connivence a comme fondement une «triade homme-animal-esprit» et sur «l’interaction entre ces trois sphères» (Adler) la chasse, la pêche, les activités agricoles, l’élevage du bétail, en seraient donc éminemment tributaires.
Qu’est-ce qu’un animal-totem (pour certains peuples) ?
C'est un des concept des plus complexes des systèmes de pensée africains. Le totémisme est très souvent lié à un événement extraordinaire survenu dans un lointain passé et qui a une dimension mythique.
Ainsi, chez les Nuer, la tradition orale rapporte qu’un chasseur ayant tué plusieurs hippopotames, sa femme aurait mis au monde deux bébés, dont l’un ressemblait à un pachyderme. L’hippopotame serait devenu dès lors l’espèce totémique pour l’un des groupes Nuer, au sein duquel l’étrange naissance aurait eu lieu. Dans cette circonstance particulière, la frontière entre l’homme et l’animal devient dès lors poreuse.
En réalité, cette logique d’identification, présente à un degré plus ou moins élevé dans nombre de sociétés pastorales (qui sont dramatiquement en train de disparaître en Afrique de l'Ouest), justifie non seulement des pratiques religieuses et aussi l’organisation socio-économique.
Ce totem est une incarnation de l’énergie vitale ainsi que le lien indéfectible qui unit l’ensemble du groupe. Toutefois, ce lien privilégié qu’entretiennent humains et bêtes, à l’image de celui unissant une famille, peut se nouer sans que l’on puisse parler véritablement de totémisme, l’utilisation de ce terme faisant encore l’objet de polémiques parmi les chercheurs.

A Axim, sur les murs de la maison du chef

Au Ghana, il existe des clans à définir. Certains de ces clans ont aussi des animaux pour symboles. Par exemple, le clan des perroquets ou Anona. 
Cette notion de clan est puissante. Par exemple, un ghanéen faisant parti du clan Anona,voyage au Ghana et rencontre un problèm. Il pourra demander aides et assistances aux membres de son clan quelque soit l'endroit où il se trouve. Les chefs du Ghana, affiche généralement leur clan sur les murs de leur palais. Comme l'un des chefs d'Axim (il y en à deux) qui indique qu'il est anona.

Certaines familles tatouent les enfants avec l’emblème du clan, ici Anona

Si, dans certaines sociétés, les membres d’un clan (car ils descendent d’un ancêtre -hypothétiquement- commun) ne doivent pas consommer la chair de l’animal dont ils portent le nom et auquel il est fait référence dans leur devise, leur rapport particulier au monde animal ne peut toujours être qualifié de «totémique». Leur relation rappelle avant tout la place primordiale dévolue à une espèce, un élément ou un aliment (cela peut être le maïs, le manioc etc.) emblématique. Par exemple dans le staff d'Ezile Bay, on a totem yam, singe, chien etc... Plus le cochon pour nombres d'entre eux, plus liés à des questions de préventions sanitaires. Pour plus d'information sur les tabous alimentaires lies aux zones géographiques, le site de Phil Bartle sur les Akan, une mine d'information sur les Akan.
Les animaux le plus souvent représentés sont l’antilope, le serpent, le buffle, le bélier, le crocodile, le caméléon, le calao, le singe, l’éléphant, le léopard, le lion…
Le calao

Le calao est aussi appelé Ségèn
image Wikipedia 

Par exemple, le calao est un oiseau emblématique chez les Senufo ( ou Senoufo répartis entre le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire). Il est souvent représenté avec un ventre fertile de femme enceinte et des ailes déployées.
Une des sculptures caractéristique du calao est un oiseau debout, comme un humain, sa tête est ronde avec un long bec recourbé (l'est quand même de la famille du toucan !). Les ailes sont rectangulaires et déployées (toujours prêt !) rehaussées de rectangles, triangles et parfois de points peints afin de suggérer le plumage.
Son dos large exprime son endurance pour protéger sa postérité, le calao "encaisse" beaucoup.Son gros ventre est le symbole de celui qui sait  mais qui se tait. C’est la connaissance, le savoir qui se couvre, qui ne se dévoile pas à vue d’œil. Son bec long et pointu est l’expression de celui qui ne parle que pour s’engager et cet engagement est symbole de détermination.
Le calao est un symbole de fécondité. Son gros bidon serait un symbole de la femme enceinte tandis que le bec (symbole masculin) recourbé féconde le ventre. Il apparaît au cours des cérémonies initiatiques où il permet d'évoquer (invoquer ?) les forcesvives et puissantes de l'univers primordial. Il est à la fois protecteur de la famille et aussi accompagnateur des âmes des défunts (multi-fonctions le calao... d'une grande plasticité fonctionnelle et un peu transgenre !).
Et des calaos à Ezile Bay “Y-en-à...Y-en-à-beaucoup-même” !

Calao o clock @ Ezile Bay, tous les soirs !

Le soir, vers 17h (GMT), c'est calao time, calao o clock me glissait dernièrement et judicieusement un guest.. Par dizaine qu'ils arrivent, peut être de la forêt de Cape Tree pointsvoisine, se posent sur les palétuviers de la mangrove et ça papote, s'interpellent et “piopote” à qui mieux mieux, à grands renforts de battement d'aile et de ces cris si particuliers. Un hôte venu nous visiter à même qualifier ces arbres “d'antenne à calao”...

Photo +Africaclockwise

D'une antenne a calao a un totem ... Passons maintenant, si vous le voulez bien, au calao en mode bois...car...
Dans la petite galerie d'objet d'art (ou pas mais “entouka”) africain que nous avons à Ezile,j'ai un calao, un gros ! Un costaud !

Calao on the beach #Ezilebay

Il fait au bas mot 20 kg d'un bois très dense. Il siège et règne dans la pièce (qu'il protège sûrement et “densément” aussi...). Paisible et digne et aussi altier et joufflu. Un drôle de mélange !

La grande famille des calaos a Ezile Bay

Dernièrement, il fut customisé en mode “ska”... On a aussi des modèles de voyage, en format statuettes, épurées ...Et un grand masque acquis récemment, tout en lignes et rondeur...C'est simple, le calao nous l'aimons sous toutes ses formes !
Finalement (et j'y reviendrai) je crois que le calao est mon totem-esprit protecteur... (Si j'en crois mon équipe...).

Et vous, quel serait le votre ?

Si vous êtes intéressé par l'observation des oiseaux au Ghana, je vous recommande la visite du site de birdlife divison Ghana ainsi que la consultation de ce guide sur les oiseaux du Ghana, très complet.

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