La Mostra de Venise, le plus vieux festival de cinéma, a lancé hier sa 71ème édition, avec pour film d’ouverture une grosse attente : Birdman, d’Alejandro González Iñárritu.
Ci-dessus : A gauche, le réalisateur Alejandro González Iñárritu (21 Grammes, Babel) sur le tournage de Birdman. A droite, le directeur de la photo Emmanuel Lubezki (Tree of Life, Les Fils de l’Homme, Sleepy Hollow).
Premiers échos
Birdman était attendu à Cannes en mai dernier, mais n’étant pas fini, il atterrit ici, quelques mois plus tard à Venise, pour un Festival non moins prestigieux. La Mostra s’offre donc une ouverture de qualité, avec un réalisateur talentueux à l’honneur : le mexicain Alejandro González Iñárritu. Si son dernier film, Biutiful, avait divisé quelques critiques (bien que nous prétendons ici beaucoup l’aimer), rappelons toutefois que le cinéaste est également le père d’un beau nombre de bijoux cinéphiliques, dont l’excellent Amours Chiennes, le bouleversant 21 Grammes, et l’audacieux Babel - tous trois des œuvres chorales où les personnages déambulent, se croisent et s’entrecroisent.
Les premières projections de Birdman se sont déroulées hier, et les premières critiques qui tombent ce matin sont unanimes. En témoigne les propos de Variety qui clame le fait que Birdman serait "le meilleur film d’Alejandro G. Iñárritu (…) [et] une merveille créative à tous les niveaux". Indie Wire, quant à lui, s’emporte : "Humble, sincère et impétueux, Birdman est phénoménal." Enfin, Time parle du film comme étant "une impressionnante prouesse technique". Ces premières critiques dithyrambiques nous font donc vilainement attendre, avec encore plus d’impatience, la sortie nationale du film, sur nos écrans le 28 janvier 2015.
Michael Keaton (presque) dans son propre rôle
La star du jour est donc bien Michael Keaton, que l’on voit déjà nommé aux Oscar. L’acteur qui, il y a fort fort longtemps, incarnait l’homme chauve-souris dans le Batman de Tim Burton, n’était quasiment jamais revenu à l’écran dans des rôles – et des films – majeurs. Il semblait donc définitivement impossible de dissocier Keaton de son rôle de super-héros des années 90, et encore plus de le voir revenir en force sous le direction d’un grand cinéaste.
Grâce à Birdman, l’acteur pourrait donc retrouver son heure de gloire. Il décroche là ce qui pourrait être un rôle charnière dans sa filmographie, et même potentiellement relancer la machine. Car le film d’Iñárritu se lit déjà, dans son pitch, comme une mise en abyme de la carrière de Michael Keaton lui-même. Il se glisse donc dans la peau d’un acteur has been, populaire pour avoir lui aussi autrefois incarné un super-héros célèbre, et essayant de redonner un envol à sa vie, et renouer ainsi avec sa gloire passée. Forcément, on ne peut s’empêcher de songer au propre passé de Keaton.
Ils sont attendus aujourd’hui
Aujourd’hui, la compétition continue. Dearest, du chinois Peter Ho-sun Chan, et Tales, de l’iranien Rakhshan Banietemad, seront projetés. Mais c’est surtout le film de Xavier Beauvois, La rançon de la gloire, que nous attendons avec la plus grande impatience, à peine chauvins.
Et, ce n’est pas tout ! Le cinéma français sera à l’honneur aujourd’hui, puisque Quentin Dupieux (Wrong, Rubber) passera également à Venise aujourd’hui pour y présenter sa dernière loufoquerie : Reality … avec Alain Chabat (si, si).