Molécules inhibitrices du récepteur EGFR
Inhibition de la prolifération et de l'invasivité des cellules cancéreuses, des métastases, et de la néoangiogénèse induite par la tumeur
Induction de l'arrêt du cycle cellulaire de la cellule cancéreuse et potentialisation de l'activité anti-tumorale des médicaments cytotoxiques et de la radiothérapie
Source iconographique: http://rms.medhyg.ch/article_p.php?ID_ARTICLE=RMS_204_1096
Avec l’utilisation d’un inhibiteur de la tyrosine-kinase (ITK) du R-EGF en monothérapie chez des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) et présentant une mutation activatrice du R-EGF, la survie médiane sans progression de la maladie a été prolongée jusqu’à atteindre 12 mois. Cependant, de nouvelles stratégies sont nécessaires afin de prolonger encore la survie sans progression et la survie globale, tout en maintenant une toxicité et une tolérance acceptables sur cette population. Notre but était de comparer l’efficacité et la sécurité de la combinaison [erlotinib-bevacizumab] en comparaison avec [erlotinib] seul chez des patients atteints de CBNPC non squameux, porteurs de mutations EGFRactivatrices du R-EGF.
Dans cette étude de phase 2 multicentrique, ouverte et randomisée, des patients de 30 centres situés au Japon atteints de CBNPC non squameux, porteurs de mutations EGFR activatrices du R-EGF, présentant un indice de performance ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1, et n’ayant pas suivi de chimiothérapie pour pathologie avancée au préalable, ont reçu [150 mg / jour d’erlotinib + 15 mg / kg de bevacizumab toutes les 3 semaines] ou [ 150 mg / jour d’erlotinib en monothérapie] comme thérapie de première intention jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable. Le critère principal mesuré était la survie sans progression de la maladie, déterminée par un comité d’examen constitué d’experts indépendants. La randomisation était effectuée à l’aide d’une méthode d’allocation des traitements dynamique, et l’analyse des résultats effectuée sur population en intention de traiter modifiée, selon une approche incluant tous les patients ayant reçu au moins une dose du traitement à l’étude et ayant subi au moins une évaluation d’évolution de la tumeur après la randomisation. (…)
Entre le 21 février 2011 et le 5 mars 2012, 154 patients ont été recrutés. 77 ont été désignés par randomisation pour recevoir [erlotinib + bevacizumab] et 77 patients pour revevoir [erlotinib seul] ; 75 patients du groupe [erlotinib + bevacizumab] et 77 patients du groupe [erlotinib seul] ont été inclus dans les analyses d’efficacité. La survie médiane sans progression de la maladie était de 16.0 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 13.9-18.1) avec [erlotinib + bevacizumab] et de 9.7 mois (5.7-11.1) avec [erlotinib seul] (hazard ratio 0.54, IC 95% 0.36-0.79 ; test logarithmique par rangs : p=0.0015).
Les évènements indésirables de grade 3 ou plus étaient éruption cutanée (19 [25%] patients du groupe [erlotinib + bevacizumab] versus 15 [19%] patients du groupe [erlotinib seul]), hypertension (45 [60%] versus huit [10%]), et protéinurie (six [8%] versus aucun). Des évènements indésirables graves sont survenus à fréquence similaire dans les deux groupes (18 [24%] patients dans le groupe [erlotinib + bevacizumab] et 19 [25%] patients dans le groupe [erlotinib seul]).
La combinaison erlotinib-bevacizumab pourrait être un nouveau traitement de première intention dans les cas de CBNPC positifs pour les mutations EGFR (du R-EGF). De futures études concernant ce nouveau protocole sont recommandées. Takashi Seto MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 28 août 2014
Financement : Chugai Pharmaceutical Co Ltd
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ