Souvenez-vous, ça se passait en Allemagne, au siècle dernier, en 1998 plus précisément. Après avoir connu 16 années de gouvernement de droite avec Helmut Kohl, les sociaux démocrates reviennent aux affaires avec Gerhard Schröder. Si celui-ci représente l'aile la plus droitière de son parti, il nomme cependant Oskar Lafontaine, issu quant à lui de l'aile gauche comme ministre de l'économie.
Le binome tiendra 6 mois au bout desquels Oskar Lafontaine démissionnera, se plaignant du manque de coopération de son cabinet face à la politique qu'il voulait mener. En fait, c'est la dérive libérale de Schröder qu'il ne voulait pas cautionner. Il n'aura de cesse de la dénoncer ensuite, allant jusqu'à quitter le SPD en 2005 et fonder avec d'autres Die Linke, l'équivalent du Front de gauche. Pour l'instant, la situation française avec l'opposition Valls Montebourg ressemble beaucoup à cela.
Mais ce qui est intéressant, c'est la suite de l'histoire. Certes, Gerhard Schröder a gagné de nouveau les élections, mais à la fin de son deuxième mandat, bien plus ancré à droite que le premier, il a laissé les sociaux-démocrates dans un état pitoyable à tel point que jamais dans l'histoire ils n'ont été aussi faibles, jamais dans l'histoire allemande l'éventualité d'un retour de la gauche aux affaires n'a été aussi improbable.
Cette histoire est la même au Royaume-Uni ou en Espagne, où Tony Blair et José Luis Rodriguez Zapatero bien que réélus ont fini par laisser le pouvoir et la gauche de leurs pays respectifs dans un état de déliquescence idéologique absolu.
C'est ce qui risque fortement de se passer en France puisque Manuel Valls semble fortement inspiré par ces exemples européens. A un détail prés : pour l'instant la réélection de François Hollande est plutôt une illusion fantasmagorique qu'une probabilité crédible.