J'ai suivi de loin les dernières péripéties de la sphère politique. C'est donc avec près de deux jours de retard que j'ai appris la démission puis la nomination d'un gouvernement Valls II.
Je crois que la France ne cesse de payer l'absence de stratégie de François Hollande. C'est son péché originel. Il n'avait de projet que sur la fiscalité, son but principal étant de taxer encore plus ceux qui l'étaient déjà. Pour le reste, il attendait la reprise comme nos ancêtres espéraient le retour de la pluie, au bon vouloir des dieux ou du climat. Et non seulement il était dépourvu d'idées, mais il s'est aussi présenté avec un discours très démagogique, qui perdure encore d'ailleurs dans la sphère gouvernementale, consistant à pointer du doigt les "riches" et à jurer leur spoliation.
Valls aura peut-être d'autres idées. J'aimerais me plonger dans son projet lors des primaires socialistes mais encore me faudrait-il le retrouver. Peut-être y repérerai-je quelques indices.
J'ai bien compris et entendu qu'il ne jure désormais plus que par les entreprises. Ne pas oublier que les entreprises sont des individus et donc cesser de leur taxer ce qu'ils gagnent à la sueur de leur front ou même ce qui leur échoit grâce à la prévoyance de leur parenté serait un bon signal.
Il faut aussi réduire la voilure dans la fonction publique, notamment territoriale et prendre quelques décisions pas si difficiles que cela dans quelques domaines. Réduire les déficits, c'est se donner les moyens de redéployer les investissements une fois nos comptes à l'équilibre.
J'espère que Valls trouvera une majorité pour faire passer ses principales mesures. J'espère aussi qu'il saura faire preuve de finesse, lâcher du lest ou au contraire se montrer ferme quand il le faut.
On ne peut évidemment que lui souhaiter de la réussite, d'autant qu'à entendre ce que dit et propose l'UMP à l'heure actuelle, je ne me vois vraiment pas propulser ce parti au pouvoir en 2017. J'ajoute que le silence de l'UDI et du MoDem est décevant.
Je ne redirai jamais assez à quel point la France a loupé le coche en 2012 en ne portant pas Bayrou au pouvoir. Son programme n'était pas tout à fait achevé, mais de tous les candidats, il était le seul à avoir une vision pour l'avenir et à porter des mesures sincèrement dépourvues de toute forme de démagogie.