Par Bernard Vassor
Le marquis de Rochegude indique dans "Promenade dans toutes les rues de Paris" :
N" 10 (boulevard Barbès). Vieille maison. Ancien bal du Grand Turc
fondé en 1806 par l'allemand Teich. Ce bal fut fréquenté par Dumas, les frères Lionnet, Monselet, la Société des Lurons, etc. Avant 1870 il était fréquenté surtout par les Allemands (certains disent des Alsaciens) Aujourd'hui c'est un café-concert : La Fourmi.
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C'est sur un ancien chemin boueux que ce bal de barrière fut construit au début du XVIII° siècle.Depuis le XVII°siècle, il étaait semé de cabarets et de guinguettes nous dit Alfred Delvau qui ajoute:au XVIII°siècle les maisons n'y abondaient pas davantage, excepté les "petites maisons" celles-la que l'on cachait le plus loin possible des regards indiscrets.
Les grands seigneurs d'alors menaient une vie double, ils avaient un hôtel dans Paris où ils édifiaient le voisinage par leur dignité leur luxe décent et leurs mœurs imposantes, et dans un faubourg quelconque à deux pas d'une guinguette adossée à un jardin maraîcher était la maison où s'engloutissaient des héritages entiers. Les petites maisons ont disparu, les grands seigneurs aussi, mais les moeurs sont restées. Les bourgeois riches laissent les danseuse à leur espalier et se contentent des petites dames du quartier Bréda.
(Orthographe d'époque)
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La barrière poissonnière était officiellement la barrière du Télégraphe parce qu'elle conduisait au télégraphe des frères Chappe établi sur les hauteurs de Montmartre.
Dans un article de l'Association des Amis du Louxor,Nicole Jacques Lefèvre nous signale : Mais les lieux où se restaurer et se distraire étaient bien plus nombreux, pas très loin du carrefour Barbès. Le 15 novembre 2010, à la mairie du XVIIIe arrondissement, Dominique Delord, dans sa conférence « Sortir à Barbès en 1921 » avait évoqué, au 10 boulevard Barbès, LA FOURMI, café-concert qui sera détruit en 1930, et qui avait remplacé le Bal du Grand Turc que Zola, toujours dans L’Assommoir, signale, en même temps que « la Boule noire, sur le boulevard », comme une de ces « salles comme il faut où [Nana] allait lorsque elle avait du linge » http://www.lesamisdulouxor.fr/2012/03/autour-du-louxor-memoire-des-cafes-de-barbes/ Nicole Jacques-Lefèvre @lesamisdulouxor.fr ..............L'histoire de ce lieu fut assez chaotique.en 1829, après avoir été repris par un certain Pégard, le "Grand-Turc" devint un restaurant-pâtissier assez réputé avant de revenir à sa vocation première de faire danser les parisiens en goguette. Si l''on en croit des témoins de l'époque,, du boulevard de la Chapelle au chemin de Clignancourt (rue Levisse puis boulevard Ornano) ce n'était presque que des maisons peintes en rouge signalant la présence de marchands de vin...
Pour ce qui concerne la présence d'Alexandre Dumas, de Charles Monselet et des frères Lionnet, je n'ai pas encore trouvé de confirmation aux dires du marquis de Rochegude.