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Expérience décisive IV - Un éveillé peut-il être une créature ordinaire ?
Publié le 27 août 2014 par Anargala
Dans les milieux spirituels règne le Mythe de l'Eveil. L'un de ses épisodes raconte que l’Éveillé est un être moralement parfait : tout ce qu'il fait est pour notre bien, même si les apparences montrent le contraire. Il agit ainsi par-delà Bien et Mal, au-delà du mental (le Grand Méchant Malin), pour purifier notre karma, pour briser nos "concepts", débloquer notre "énergie", et casser notre "égo" (sic). En réalité, l'éveillé n'est souvent pas éveillé du tout. D'ailleurs, l'éveil est une métaphore qui peut s'appliquer à toutes les sauces. Mais si l'on entend par "éveillé" un être parfait, alors cet être n'existe pas. Un être humain a un ego. Un corps sans ego, c'est impossible dit Totaka dans La Mise à nu de la quintessence de la tradition (versets 16 à 20), texte traditionnel de la non-dualité la plus radicale.De plus, cette croyance au mythe de l'homme/femme parfait(e) est dangereuse. Elle mène certes à des extases temporaires, mais elle justifie aussi des crimes. Comme en témoigne l'expérience de cette famille crédule, disciples d'un homme qui prétendit construire un hôpital en utilisant en fait l'argent du boss des Hard Rock Cafe's : Sathya Saï Baba. Qu'il fut homosexuel, comment lui en tenir rigueur ? Mais qu'il employât son statut d’Éveillé incomparable, d'Être Suprême, pour assouvir des fantasmes pédophiles, cela est plus discutable. Non ?Voici :
Dès qu'il y a croyance en des super-pouvoirs, le "maître" peut aussi en abuser pour vivre un vie de prédateur sexuel. Que l'on me comprenne bien : je n'ai rien contre des relations entre adultes consentants. Mais là il s'agit de mineurs ou de personnes fragiles à qui l'on fait miroiter des miracles en échange de quelques minutes de plaisir vulgaire. Voici le cas de Sogyal. On pourrait rétorquer que ce sont là des rumeurs ou des cabales. Mais, comme pour Saï Baba, cela fait des décennies que j'entends des histoires au sujet de Sogyal. Déjà quand il vivait à Paris dans le XVIIIe, sa réputation était déjà faite. Il y a trop de témoignages pour que tout ceci soit considéré comme sans fondement. Autre chose : l'intérêt de ces témoignages est de montrer que ce n'est pas le "maître" qui est entièrement responsable de ses crimes - quoi qu'il doive aussi en répondre -, mais que c'est bien un système de croyance qui rend tout cela possible. De même que les crimes de l'islam ne sont pas le fait de quelques Musulmans dérangés, mais sont bien l'expression d'un système de croyance nommé "islam", de même les délits et abus de toutes sortes dans les milieux spirituels sont l'expression de mécanismes psychologiques et sociologiques qu'il convient d'étudier. Voici donc sur Sogyal :
Mais la situation est bien pire dans les grandes religions que certains voudraient nous vendre comme des valeurs sures et des "voies qui ont fait leurs preuves"...Quand on sait ce que Dieu veut, tout est permis... Mise en pratique :
Etc. etc.