Autobiographie - 75 pages
Editions Seuil/Raconter la vie - 2014
Région lyonnaise, de nos jours. Anthony a la petite vingtaine et raconte ses jeunes années qui ont vu son entrée précoce dans la vie active.Précoce parce qu'il est conscient d'avoir quitté prématurément le système scolaire, auquel il ne pouvait plus se conformer après ses seize ans. Pas encore l'envie de se conformer au devoir d'obéissance, et la farouche soif d'indépendance. Concrètement, les choses vont s'avérer moins naturelles, plus laborieuses car s'ouvre à lui un parcours semé d'embûches. L'univers du monde du travail pour les jeunes non diplômés.
Extrait :"Après avoir rempli toutes les formalités à la mission locale et avec la boîte, je me pointe le premier matin pour suivre les cours. J’étais venu la veille me présenter au responsable de la formation, un mec sympa dans les 40 ans. C’était dans les mêmes locaux que ceux où j’avais fait mon stage CACES. Mais, là, c’était gratuit, car c’était un programme Éducation nationale, pour lequel l’AFT était payée j’imagine. Je me disais que cette formule de bac pro en alternance était vraiment la bonne voie pour moi et que je pourrais avoir comme ça un meilleur emploi. Je savais qu’il y avait plein de caissières avec des masters ; ces diplômes trop théoriques ne pouvaient pas déboucher sur une embauche. Les bacs + 4 ou 5 qui galéraient, on en entendait toujours parler. La route était longue, trois ans, mais j’étais bien décidé à m’accrocher. C’était ça ou la galère sans fin, je le sentais bien."Ce n'est pas une vocation ou un don qui lui dictera sa voie professionnelle, mais plutôt, par défaut, le secteur d'activité dans lequel il lui sera permis d'entrer sans grande qualification et dans son secteur géographique. La logistique. On suit le récit d'Anthony, pas toujours très littéraire, mais assez pragmatique qui évoque sans se juger son parcours chaotique, ses désillusions, ses échecs, ses succès, ses persévérances et ses renoncements. Un récit comme on aurait pu en entendre des milliers. Tantôt on pourra écouter le jeune homme avec une pointe d'éxaspération devant ses découvertes naïves (oui, c'est mieux d'avoir le permis pour bosser dans la logistique, le Caces idem, et oui, même en les ayant, les recruteurs ne se bousculeront pas) et de tendresse vis-à-vis de ce presqu'adulte qui veut faire ses preuves sans compromettre sa morale.
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