De nombreuses études ont déjà regardé les effets d’un petit-déjeuner sur la santé, en particulier une récente recherche de l’Université d’Alabama, présentée dans la même revue, qui finalement conclut à l’identique, puisqu’elle n’identifie aucun effet « PEBO » (proposed effect of breakfast on obesity).
Cette étude menée auprès de 38 participants et 33 au final suivis durant 6 semaines de consommation du petit-déjeuner (n=18) ou non (n=20), conclut à l’absence d’effet significatif sur le métabolisme, la masse corporelle, la masse de graisse ou les indicateurs cardiovasculaire (cholestérol et marqueurs inflammatoires). Les participants étaient âgés de 21 à 60 ans, de poids normal (IMC : 20 à 25 kg /m2) ou en surpoids (IMC : 25 à 30 kg /m2). Au départ de l’étude, les participants ont subi un test sanguin afin d’évaluer la concentration en hormones, métabolites et graisses dans le sang et une mini-biopsie afin d’étudier le tableau génétique associé à l’appétit et l’activité physique.
Le groupe « petit-déjeuner » recevait environ 720 calories avant 11 heures du matin, soit dans les 2 heures du réveil.
Le groupe « matin à jeun » était autorisé à boire de l’eau avant midi.
Enfin, tous les participants ont tenu un journal alimentaire et ont été équipés d’un accéléromètre afin de pouvoir évaluer leur dépense énergétique et d’un dispositif de surveillance de la glycémie.
Les mêmes évaluations ont été reconduites à 6 semaines.
Les résultats montrent sur 33 participants ayant achevé l’étude, que,
· le groupe « petit-déjeuner » dépense en moyenne plus d’énergie et « se dépense » plus avant midi,
· le taux métabolique de base est stable et similaire entre les 2 groupes,
· le groupe petit-déjeuner ne montre pas un appétit réduit,
· aucune différence n’est constatée sur la durée de sommeil, la masse corporelle et graisseuse, les hormones, le cholestérol ou les marqueurs inflammatoires, la glycémie à jeun ou l’insuline,
· cependant à 6 semaines, le groupe de jeûne montre une plus grande variabilité de sa glycémie dans l’après-midi et le soir.
En conclusion, seul le lien petit-déjeuner et thermogenèse ressort de cette étude. Mais l’étude a été menée sur un trop faible échantillon pour conclure au caractère facultatif de ce premier repas de a journée. Il est clair que pour les personnes qui vont devoir mobiliser une grande dose d’énergie le matin, le petit-déjeuner reste conseillé. Ensuite, l’étude ne prend pas en compte les effets possibles du jeûne le matin sur l’humeur, le bien-être, la concentration, ou la vitalité. Cependant, les preuves semblent s’accumuler sur l’absence d’effet significatif de la prise d’un petit-déjeuner sur le contrôle du poids.
Source: The American Journal of Clinical Nutrition June 4 2014doi: 10.3945/ajcn.114.083402 The causal role of breakfast in energy balance and health: a randomized controlled trial in lean adults