La corde

Publié le 26 août 2014 par Lecteur34000

« La corde »

AUS DEM SIEPEN Stefan

(Ecriture)

Un paisible village allemand, où les habitants vivent modestement de l’agriculture, en des temps sans doute fort reculés. « Les paysans ne connaissaient guère que leur village ; le monde, pour eux, se limitait à ce coin de terre enfoui dans la forêt, avec ses quelques maisons et ses champs. C’est ici que se passait tout ce que la vie avait à leur proposer, c’est ici qu’était leur solide chez-soi, depuis leur premier cri de bébé jusqu’à leur ultime râle. »

S’en vient la saison des moissons. Par hasard, Bernhardt découvre une corde à l’orée de la forêt. Une corde, qu’au terme d’une première et malheureuse exploration, les hommes vont décider de suivre, abandonnant le village aux bons soins des femmes, des enfants et des vieillards. Ils partent a priori pour quelques heures. Mais la corde les attire, les fascine. Elle les attire et les fascine d’autant plus que Rauk, l’instituteur au pied bot, sait trouver au bon moment les mots pour les motiver dans leur quête. Ils progressent. Les jours passent. Ils en ont oublié les moissons. Les femmes, inquiètes mais pas plus que nécessaire, s’organisent. Puis survient l’orage. La meute des loups se rapproche des marcheurs.

Surprenant roman ! Une société humaine, hors du temps, se défait peu à peu, comme rongée de l’intérieur par le rêve qu’inspire la corde. Le Lecteur s’est laissé emporter par le récit, court, incisif, poétique. Le livre refermé, il fut submergé par un vague malaise. La dite corde ne serait-elle pas celle du pendu, la corde dont il est fait usage après qu’eurent été explorées, mais en vain, d’éventuelles issues de secours ?