Dans le cadre de la mission Rosetta, des dizaines de scientifiques réunis au CNES à Toulouse ont présélectionné cinq sites à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko où pourrait « accomètir » Philae en novembre prochain.
À l’occasion de la réunion du SONC (Science, Operations and Navigation Centre) qui s’est déroulée le week-end du 23-24 août 2014 au CNES de Toulouse, une soixantaine de scientifiques de la mission Rosetta a patiemment délibéré pour présélectionner cinq sites candidats où l’atterrisseur Philae pourrait se poser à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P pour faire court ou encore « Chury »). Comme vous le savez déjà, la sonde spatiale européenne a navigué dans l’espace interplanétaire durant 10 ans (et plus de 6 milliards de km !) pour, enfin, atteindre sa cible le 6 août dernier, qu’elle accompagne désormais au fil de son périple de 6,5 ans autour du Soleil de 67P/C-G. Afin de déterminer quelles sont les régions les moins périlleuses et accidentées où pourrait « accométir » Philae, vers le 11 novembre prochain (si tout va bien), les caméras de Rosetta sont au pied d’œuvre depuis plus de deux semaines. Dix sites furent choisis dans un premier temps. Pour les scientifiques, il s’agit bien sûr de ne pas tarder à conduire les opérations prévues avec le petit robot à la surface du noyau cométaire, car à l’approche de notre étoile, son activité (dégazage, sublimation, etc.) sera décuplée au cours des prochains mois et sa surface de plus en plus altérée… Actuellement 522 millions de km séparent ce petit corps de 4 km de long du Soleil. Lors du périhélie, le 13 août 2015, Rosetta et la comète qu’elle espionnera alors à une dizaine de kilomètres de sa surface, ne seront plus qu’à quelque 185 millions de kilomètres de l’astre solaire. « Churry » devrait alors recevoir huit fois plus de lumière qu’à présent.
Situé sur le plus grand des deux lobes, avec une vue intéressante sur le petit. Ce terrain reliant les deux lobes étant potentiellement soumis à d’importants dégazages, des images HD seront nécessaires pour étudier davantage les possibles pentes et dépressions, et et rechercher les meilleures zones d’ensoleillement.
Situé dans une structure à l’allure de cratère sur le plus petit lobe, possède un terrain plat et apparemment sûr pour se poser, mais les conditions d’ensoleillement pourraient s’avérer problématiques à long-terme. Les images HD permettront de mieux visualiser les blocs de roches présents.
Ce site est sur le plus grand lobe et offre plusieurs surfaces distinctes qu’elles soient bien ensoleillées, accidentées ou au contraire très plates. Les images HD permettront de mieux évaluer le risque, mais le site est bien ensoleillé, point positif pour l’utilisation scientifique à long-terme de Philae.
Zone relativement plate située sur le petit lobe et contenant un terrain qui pourrait être récent, l’apport des images HD sera nécessaire pour évaluer l’état du terrain. Les conditions d’ensoleillement semblent propices à une étude scientifique à long-terme.
Assez similaire au précédent et aussi sur le petit lobe, ce site offre une surface a priori intéressante ainsi qu’un ensoleillement suffisant. Il semble donc plus propice que le site I, mais ceci reste à vérifier avec les images HD qui permettront de mieux voir les rochers présents.
Crédit photo : ESA.