Je crois que j’aime le cinéma allemand, du moins lorsqu’il traite de la maladie mentale dans la vie de tous les jours. Das Zimmermädchen Lynn est le deuxième long métrage venant de ce coin du monde qui vient me chercher autant. Plusieurs points m’ont fait penser à Wetlands qui a été un coup de coeur un peu plus tôt cette année à Fantasia. Sans le côté trash par contre. Le mal être de vivre est un sujet qui vient me chercher et il est traité avec charme dans ce film. Lynn est une femme de ménage étrange, refermé sur elle-même qui s’accroche au petit détail de la vie. Elle fait énormément d’heures supplémentaires sans pour autant être payée. Point farfelu: elle aime se cacher en dessous des lits de l’hôtel pour épier les occupants! Sans en dire plus, la scène du rêve est très drôle.
Le réalisateur, Ingo Haeb, qui était présent à la projection a précisé que deux personnes étaient sorties pendant la projection précédente… pour aller mettre des sous dans leur parcomètre. Ce fut hilarant, il fallait être là, j’imagine. Le jeu de la protagoniste est ce qui donne toute la force au long métrage. Vicky Kneps (Hanna, A Most Wanted Man et plein de films Allemand) interprète avec délice l’inconfort social de Lynn. On y croit du début à la fin. Lena Lauzemis a aussi une belle présence. Elle incarne l’antipode de Lynn, elle femme extravertie et très bien dans sa peau. La relation entre les deux femmes est au coeur de l’histoire.
Ma grosse déception est la conclusion inexistante du film. Oui, certains points arrives à une finalité, mais en se finissant ainsi, le film perd son mordant qui avait réussi à garder pratiquement jusqu’au dernier moment.
Deux poutines: La fin m’a vraiment laissé sur ma faim. Malgré tout, je recommande le film à tout le monde. Depuis mon visionnement, chaque réflexion sur le film m’apporte un nouveau sourire.