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Nouveau gouvernement de Manuel Valls : mais pourquoi tant de bruit pour si peu ?

Publié le 26 août 2014 par Leunamme

Incroyable ! L'épisode politique que nous venons de vivre est tout bonnement incroyable ! Un emballement  médiatique hallucinant, une démission gouvernementale surprenante tout autant qu'inattendue, une opposition qui fait dans la surenchère et tout ça pour aboutir à quoi ? Presque rien, un jeu de chaises musicales essentiellement, une orientation libérale réaffirmée, un Premier Ministre qui fait preuve d'autoritarisme. Mais est-ce que tout cela était bien nécessaire ?

Tout est pourtant parti de presque rien. Deux ministres, dont l'un, Arnaud Montebourg est réputé pour sa liberté de parole, ont réclamé un peu fort un rééquilibrage du cap économique, d'aller un peu plus en faveur du pouvoir d'achat. Ils ne sont pas allé jusqu'à demander un changement de politique, loin de là, juste quelques réaménagements. Certes, cela allait à l'encontre des déclarations du Président de la République et du Premier Ministre les plus récentes, mais en temps normal ce genre de fronde ponctuelle se règle de deux façons : soit par un recadrage des impétrants, soit par leur limogeage.

Et bien là, non ! Manuel Valls et François Hollande ont choisi la dramatisation : ils ont démissionné tout le gouvernement, histoire de montrer qui est vraiment le chef et de bien rappeler la ligne directrice. Il est vrai que si l'on avait bien compris l'orientation libérale, c'était moins clair sur la dimension de leader du chef de l'Etat.

Du coup, dans les médias, c'est parti au quart de tour. Il faut dire qu'à part l'Irak, le Moyen-Orient, l'épidémie de virus Ebola en Afrique, il ne se passe pas grand-chose. En fait, pour les médias, tout ça c'est un peu loin, pour eux ça n'intéresse pas les Français, alors que la démission du gouvernement, un bonne crise bien de chez nous, ça oui, ça fait vendre de la publicité, c'est bon pour l'audience. Du coup on en rajoute, et ce sont les mots de crise politique, de crise de régime, qui apparaissent. Il est régulièrement fait allusion à la VIème République. Certes, je crois qu'elle est bien nécessaire, mais là, c'est juste Manuel Valls qui nous fait un petit caprice. Rien d'autre, faut pas s'énerver !

A propos de s'énerver, il y en a qui ont été bien surpris dans tout ça, ce sont les leaders de l'opposition. Ils ne pouvaient quand même pas rester muets. Alors ils en ont rajouté une couche, et comme l'exécutif avait déjà mis la barre très haut en démissionnant le gouvernement, ils n'ont rien trouvé d'autre que de demander la dissolution. Eh oh ! On se calme ! Il n'y a pas péril en la demeure ! François Hollande a le droit de changer de gouvernement quand il le veut, même si en l'occurrence ça ne sert à rien et c'est plutôt une belle bêtise. Il en fait beaucoup depuis deux ans des conneries, mais de là à ramener la droite au pouvoir un peu plus tôt que prévu, faut quand même pas exagérer !

Bref, il a pas fait assez chaud cet été pour les assommer, du coup ils sont tous pleins d'énergie, et il faut qu'ils fassent n'importe quoi. En fait, ce ne serait pas grave si la France ne connaissait pas une crise économique sans précédent, si le populisme d'extrême-droite ne menaçait pas la République, si le rejet de la classe politique n'était pas aussi massif. Bref, en fait c'est grave ! C'est même plutôt désastreux ! Les Français ont une fois de plus l'impression qu'une caste politique se partage les bons postes pendant qu'eux rament au quotidien. Et en 2017 ils vont nous demander de voter pour eux ?


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